Subitement introspectifs quant aux préoccupations des populations, les députés retrouvent également leur rôle de contrôleurs des actions gouvernementales. Beaucoup absents sur ces terrains depuis leur installation, ce réveil tardif de ces parlementaires monocolores s’assimile à une opération de charme vis-à-vis de leurs partis politiques mais également leurs électorats, pour le compte des législatives prochaines.
Voter des lois et contrôler l’action gouvernementale ! Voilà les rôles primordiaux que la loi fondamentale béninoise assigne aux députés. Si cela a été beaucoup observé pour le compte des législatures précédentes, le constat est tout autre pour celle actuelle. En effet, cette huitième mandature ne regorge, pour une première dans l’histoire démocratique du Bénin, rien que des élus de la mouvance au pouvoir et ce, à cause de l’évincement de l’opposition. Ainsi, championne dans le vote sans débat véritable des lois désireuses par Patrice Talon, ces élus ont toujours vu noir chaque fois qu’il s’est agi de contrôler les actions menées par l’exécutif. Une constatation qui entérine d’ailleurs l’idée de ceux qui ont toujours soutenu que le parlement actuel est l’antichambre du gouvernement et non une institution de contre pouvoir. Après trois ans donc d’ennui et de vie parlementaire blafarde, c’est désormais la course contre la montre dans le rang de certains d’entre eux. Interpellations du gouvernement sur des sujets sensibles aux populations, célébration de différentes fêtes avec la base, regain d’activisme… En clair ils sont depuis peu sur tous les fronts et par ricochet semblent bien entrer dans leurs attributs. Tout ceci, profitant de la cherté de la vie et ses corollaires, qui ne manquent pas de leur baliser ce terrain.
Loin d’une motivation intrinsèque….
Avec toutes ces interpellations du gouvernement et communion avec le peuple, il est évident que ces députés redoublent d’ardeur par ces procédés, pour témoigner leur sympathie à leurs bases respectives. Faisant fi de toutes ces commodités et rectitude respectivement à l’endroit des électeurs et du gouvernement, leur vrai objectif est ailleurs. Puisqu’il n’est plus à démontrer que les législatives s’approchent à grands pas. Ainsi, mettre les petits plats dans les grands pour manifester de quelque manière que ce soit sa sympathie envers son électorat doit être le crédo de la plupart d’eux. Lequel credo n’est rien d’autre que toutes ces opérations de charme qui sont loin d’être une motivation intrinsèque. Autrement, revenir au parlement en 2023, c’est maintenant. D’où, appâter les électeurs avec toute sorte de stratégie. Reste à savoir si les intéressés seront tous en lice, pour ces joutes électorales.