Les dernières mesures prises en Conseil des ministres face à la hausse des prix de certains produits de grande consommation sont exécutoires sur toute l’étendue du territoire. Les commerçants sont invités à faire preuve de patriotisme en se conformant sans délai aux prix fixés. Face à la presse, samedi 26 mars dernier, la ministre du Commerce et de l’Industrie, sa collègue des Affaires sociales et le porte-parole du gouvernement sont revenus sur lesdites mesures.
Les mesures prises pour soutenir le pouvoir d’achat des populations face à la hausse des prix de certains produits de grande consommation sont déjà applicables. Des équipes de contrôle du ministère de l’Industrie et du Commerce sont déployées sur le terrain pour veiller à la mise en œuvre intégrale desdites mesures et rappeler à l’ordre tout contrevenant. Un numéro vert sera mis à la disposition des populations pour leur permettre d’alerter au cas où certains commerçants chercheraient à outrepasser les prix fixés. Face aux médias samedi dernier, Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a invité les commerçants à faire preuve de patriotisme, à ne pas chercher à profiter de la situation et à favoriser l’accessibilité aux produits aux coûts normalisés.
En dépit du caractère international de la hausse des prix de certains produits, le gouvernement est conscient de la souffrance des populations béninoises et entend y remédier du mieux possible. Shadiya Assouman, ministre de l’Industrie et du Commerce précise que la hausse du prix touche essentiellement cinq produits de grande consommation au plan international. Il s’agit du ciment, du blé, de l’huile, des hydrocarbures et du riz. Les dernières mesures prises en Conseil des ministres concernent chacun de ces produits. S’agissant des hydrocarbures, le Conseil des ministres a retenu la constitution d’un stock de gas-oil et le maintien de son prix de cession à la pompe à 600 francs Cfa jusqu’au 30 juin 2022. A en croire la ministre Shadiya Assouman, l’Etat mobilise des milliards chaque mois pour alléger les coûts des hydrocarbures. « C’est vrai que nous sommes passés à 600 francs le litre depuis quelque temps mais la vérité des prix est insoutenable pour nos populations », a indiqué la ministre de l’Industrie et du Commerce. Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, fait savoir que si le Bénin devait se conformer à la flambée des prix, le litre serait vendu à 1 000 francs Cfa. Abordant l’exonération de la Tva sur les huiles végétales importées et locales, le riz ainsi que le blé, la ministre Shadiya Assouman rappelle : « Les prix passent de 30 000 francs Cfa à 25 424 francs Cfa (soit 1 017 francs Cfa le litre au détail au lieu de 1 200 francs Cfa) pour l’huile de coton locale ; 27 500 francs Cfa à 23 305 francs Cfa (soit 932 francs Cfa le litre au détail au lieu de 1 100 francs Cfa) pour l’huile de palme raffinée locale ; 27 500 francs Cfa à 23 305 francs Cfa (soit 932 francs Cfa le litre au détail au lieu de 1 100 francs Cfa) pour l’huile de palme raffinée importée. Le sac de 50 kg de riz ordinaire passe de 20 500 francs Cfa à 18 450 francs Cfa. La farine de blé importée passe de 25 000 francs Cfa à 20 000 francs Cfa le sac de 50 kg et de 23 500 francs Cfa à 19 915 francs Cfa à Cotonou. Ce qui justifie le maintien du prix du pain à 125 francs Cfa pour la baguette de 160 g et 150 francs Cfa pour la baguette de 200 g ». La ministre de l’Industrie et du Commerce fait observer que le blé sur le marché international est cher et pourtant le gouvernement a pris la décision d’exonérer l’importation du blé. Elle insiste également sur le fait que la différence entre le pain de 160 g et de 200 g n’est pas une réalité nouvelle. La question de la disparité des prix du ciment d’une région à une autre a également été abordée. Sur le sujet, la ministre Shadiya Assouma confirme que le prix à l’usine n’a pas varié. Mais la question se pose au niveau du prix du transport du ciment. «Les prix de transport sont fixés par les transporteurs et les producteurs. Les prix de vente du ciment varient donc d’une région à une autre en raison des coûts du transport, et ce n’est pas nouveau », a déclaré la ministre de l’Industrie et du Commerce.
Faut-il le rappeler, les différents appuis du gouvernement sont évalués à 80 milliards de francs Cfa pour soutenir le pouvoir d’achat des populations face à la hausse des prix des produits de grande consommation. Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, précise que les trois mois pour lesquels ces mesures sont exécutoires constituent une période d’observation et le gouvernement pourra s’ajuster à l’évolution de la situation…
Des mesures conséquentes
Faciliter la vie aux compatriotes pour que les produits de grande consommation soient accessibles aux populations à des prix qui ne soient pas hors norme. C’est l’objectif du gouvernement et c’est ce qui explique pourquoi le gouvernement interdit les sorties incontrôlées de produits vivriers. Wilfried Léandre Houngbédji rappelle que le gouvernement avait déjà pris des mesures pour éviter le pire. En témoigne le régime d’imposition des produits vivriers locaux. «La taxation concerne les vivriers du Bénin en voie d’exportation par nos routes. Le souci du gouvernement est de veiller à ce que toutes nos productions ne sortent pas au point où nous en manquions. Aujourd’hui nous sommes à 400 mille tonnes de production du riz. Cela ne couvre pas nos besoins nationaux mais s’il n’y en a pas du tout, c’est encore pire. Et on achèterait le riz importé plus cher parce qu’il n’y aurait pas de riz local pour concurrencer le riz importé», a expliqué le porte-parole du gouvernement. En guise d’illustration, il fait observer que depuis la mise en œuvre de ces mesures, le maïs sort moins, et par conséquent, le même sac de maïs qui était vendu à 24 mille se vend aujourd’hui à 16, voire à 17 mille…
En marge des dispositions prises pour faire face à cherté de la vie, le gouvernement va mettre en œuvre plusieurs mesures sociales comme annoncé par le chef de l’Etat. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance a, par ailleurs annoncé que le crédit artisan a été lancé vendredi 25 mars. Les artisans qui ont reçu la formation Arch y sont éligibles. Aussi, les groupements féminins actifs sont-ils invités, jusqu’au 8 avril, à se rapprocher des Centres de promotion sociale pour s’inscrire afin de profiter des mesures sociales.