Le président du Fonac, Jean-Baptiste Elias, a énuméré les raisons pour lesquelles l’éligibilité du Bénin au 2è Compact du Mca a été différée d’un an. En gros, la faute vient du chef de l’Etat et de ses collaborateurs, a précisé hier dimanche 29 décembre 2013, le Président du Fonac.
Le Bénin n’a pas encore perdu le 2è Compact du Mca. Il a été juste différé, a rassuré le président du Fonac sur le plateau de « Zone Franche » de Canal3 hier, dimanche 29 décembre 2013. Mais Jean-Baptiste Elias a donné les raisons pour lesquelles les Américains ont décidé de différer cette éligibilité.
En effet, l’invité de l’émission a confirmé que la raison de la corruption déjà avancée est réelle. Mais il a donné un contenu à cette corruption. A l’intérieur de cette corruption, Jean-Baptiste Elias a cité les nominations de personnes n’ayant pas le profil défini par le document portant organisation des ministères au Bénin et signé du Chef de l’Etat dans l’administration publique. Et malgré les nombreuses remarques faites à qui de droit par le Fonac, ces nominations n’ont jamais été corrigées.
Elles continuent d’ailleurs. En deuxième palier, M. Elias a cité la mise en place des titres fonciers. Des demandes de titres fonciers qui durent jusqu’à 10 ans des fois avant d’être satisfaites. Pourtant, c’est un élément capital pour l’accès aux crédits. Il a ensuite évoqué le problème des impôts, notamment les problèmes issus des redressements fiscaux. Souvent, a confié l’invité de l’émission, des contradictions découlent de cette opération entre opérateur économique et la structure étatique compétente.
Mais il n’a jamais été installé une structure de recours pour les parties lorsque l’une d’entre elles conteste le travail fait. Là encore, regrette le président du Fonac, le gouvernement est resté sourd à sa proposition d’installer cette structure de recours. Les corruptions aux frontières et les rançonnements sur les routes sont d’autres éléments qui ont milité au détriment du Bénin en ce qui concerne l’attribution du 2è Compact du Mca. Jean-Baptiste Elias a ajouté à cette liste les passations des marchés publics, un domaine, dit-il, important de corruption. Il a fait savoir que, selon ses investigations, une même personne crée plusieurs entreprises de circonstance au nom de ses proches, juste pour soumissionner à des marchés. Ainsi, la même personne met en compétition plusieurs de ses entreprises, multipliant ses chances de gagner le marché.
Un fait qui désavantage les entreprises qui existaient et qui payent régulièrement leurs impôts. Que dire des marchés passés gré à gré qui reçoivent d’ailleurs la caution du conseil des ministres ! Enfin l’impunité. Pour l’invité de « Zone Franche », il existe une quarantaine de cas de corruption dont les dossiers sont actuellement au niveau de la justice. Seulement, la justice dit ne pas avoir les moyens pour les mener à terme. Jean-Baptiste Elias a aussi regretté les cas de fraudes et de malversations avérés et non sanctionnés dans l’administration publique. Ce qui lui a fait dire que la corruption a pris de l’ampleur au Bénin.
Des réalités dont sont informées les organisations internationales, notamment les Américains par le biais des renseignements. Conséquence : le Bénin n’a pu bénéficier, pour le moment, d’environ 200 milliards de dons du Mca. Les responsables, selon le président du Fonac, c’est le président de la République, ses ministres…Mais Jean-Baptiste Elias prévient. La validation du concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat au profit du ministère de l’économie et des finances pèsera lourd dans l’étude du dossier du Bénin dans l’éligibilité du 2è Compact du Mca dans un an. « C’est un concours émaillé d’irrégularités « , s’est-il adressé au Chef de l’Etat.