Au tribunal de première instance de première classe de Cotonou, le mardi 29 mars 2022, une quarantaine de contrôleurs budgétaires ont prêté serment. Main droite levée, et conformément aux textes régissant leur corporation, chacun de ses cadres de contrôle et de conception a juré « d’exercer fidèlement la profession de contrôleur budgétaire, de l’exercer en toute impartialité, dans le respect des lois et règlements, de respecter le secret professionnel et de le conduire en digne et loyal contrôleur budgétaire ». Les récipiendaires relèvent de l’administration des finances notamment de la Direction nationale du contrôle financier au ministère de l’Economie et des finances. Ils ont pour entre autres attributions d’exercer un contrôle a priori sur le budget général de l’État. C’est au regard de la délicatesse de la mission que cette prestation de serment a été prévue à l’article 14 du décret 2015-2009 du 17 avril 2015 portant statut particulier des corps des contrôleurs budgétaires. Au cours de l’audience, le Représentant du ministère public fait observer aux récipiendaires que ce serment n’est pas une simple formalité mais une formalité lourde de conséquences. A la différence de quelqu’un qui n’a pas prêté serment, a-t-il martelé, les actes répréhensibles que ces contrôleurs auront à poser seront lourdement répréhensibles. Mais au regard des dossiers déposés, le ministère public ne doute point de la qualité et des compétences des récipiendaires. Ainsi, les a-t-il exhortés à exercer leur profession dans le respect des textes. Le tribunal va ensuite donner acte au ministère public de ses réquisitions et du serment prêté tout en renvoyant les récipiendaires à leur fonction. Ce fut l’ultime acte de la cérémonie.
Le mot du ministre représenté par le Directeur national du contrôle financier
Depuis 2016, sous le leadership du chef de l’État Patrice Talon, des réformes sont initiées et le ministère de l’Economie et des finances, sous le management du ministre d’État Romuald Wadagni n’est pas resté en marge. La vision, c’est l’augmentation des recettes de l’État cumulée avec une politique de sécurisation de l’utilisation desdites recettes, un renforcement des finances publiques avec des outils qui permettent de promouvoir une dépense efficiente. Aussi, depuis début 2022, le ministère a basculé en mode programme. Selon les explications du Directeur national du contrôle financier, c’est fort de tout ceci que Romuald Wadagni a bien voulu consacrer ces agents qui interviennent dans le dispositif de contrôle des finances publiques, à les doter et les responsabiliser davantage suivant les dispositions du décret cité supra. « Ceci revêt un double caractère. Dans un premier temps, elle répond à l’orientation donnée aux réformes des finances publiques au Bénin, celle de passer désormais de la gestion classique à la gestion en mode programme. Dans un second temps, elle vise à appréhender à chaque contrôleur budgétaire les responsabilités qui sont les siennes dans l’exercice de leur fonction. La prestation de serment des contrôleurs budgétaires répond à ces exigences du contrôle des finances publiques et de la responsabilisation. Ce qui leur permet désormais d’exercer leur fonction avec dignité, conscience, indépendance, probité et loyauté », a précisé Eric Georges Yétongnon. Et de conclure au nom du ministre d’Etat Wadagni : « Je souhaite donc que cette nouvelle aventure soit enrichissante pour chacun d’eux et que la gestion axée sur les résultats soit leur leitmotiv ».