(L’avenir des communes hypothéqué par le choix hasardeux des Secrétaires Exécutifs)
Annoncée avec tambours et trompettes, la réforme du secteur de la décentralisation au Bénin a démarré par le recrutement des Secrétaires exécutifs de Mairies qui auront désormais la charge de la conduite des communes. Malheureusement, cette réforme qui devrait à terme aboutir à la dépolitisation des collectivités locales et à une meilleure gestion, fait déjà planer des doutes sur l’avenir des communes. En effet, à l’issue du processus de sélection qui a consisté en un test psychotechnique, en une épreuve de dissertation et un entretien, il était question de retenir les meilleurs pour occuper la fonction de S.E dans les 77 communes du Bénin. Malheureusement à l’arrivée, le constat général est que les meilleurs ont été délaissés au profit d’autres, suivant des critères bien flous.
Du « téni téta » pour une réforme si sérieuse
Alors que les candidats ont été évalués suivant leur performance, le comité de supervision de la réforme a préféré confier l’avenir des communes au hasard en optant pour un tirage au sort. Si le tirage au sort avait concerné uniquement les 77 meilleurs candidats, on l’aurait compris. Mais non ! C’est plutôt les 403 candidats dont une liste alphabétique a été publiée sans mention des notes de chacun qui ont pris part au tirage au sort pour les 77 places disponibles. Pourquoi alors avoir fait compétir les candidats si au finish la performance est reléguée au second plan? Pourquoi n’a-t-on pas publié les résultats par mérite pour chaque candidat ayant subi les épreuves ? Pourquoi constituer une liste de 403 personnes pour 77 places disponibles ? S’agit-il d’un concours ou l’excellence est l’objectif ou plutôt d’un examen où il faut juste obtenir une moyenne pour être admis? Pourquoi accorder un quota aux femmes même si elles sont la lanterne rouge à l’issue des épreuves ? La promotion de la femme est-il synonyme de promotion de la médiocrité ? Ne s’agit-il pas, à compétence égale, de donner la primeur à la femme? Autant de questions qui jettent le discrédit sur la réforme, et compromettent dangereusement l’avenir déjà incertain des communes du Bénin.
Vivement que le Chef de l’Etat, comme il l’a déjà fait une fois, annule le tirage au sort et le fasse reprendre sur des bases qui donnent la primeur à la compétence et non au hasard et à la bonne fortune.