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Cherté de la vie au Bénin : les réelles causes évoquées

Publié le mardi 5 avril 2022  |  Fraternité
Romuald
© Autre presse par DR
Romuald Wadagni,ministre de l’Economie et des finances
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« Le bénin face à la cherté de la vie ». Ainsi est intitulé le thème du Débat public coproduit par la télévision du service public ORTB et celle privée Canal3 Bénin. Autour de la même table Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances, Ernest Gbaguidi, défenseur des droits des consommateurs, Mathias Adimou de la Chambre du commerce, Mama Taïrou de la Confédération nationale des employeurs du Bénin et Noël Chadaré de la Cosi-Bénin. Occasion pour le ministre d’Etat d’expliquer les causes de la flambée des prix et les dispositions prises par le gouvernement pour la maîtrise de la situation. A l’en croire, les causes sont à nuancer pour justifier la hausse des produits locaux et importés. Concernant les produits importés, l’autorité a avancé plusieurs raisons : la cherté des hydrocarbures sur le plan mondial, cela implique la cherté du transport et de la fabrication des produits, le Corona Virus qui a bloqué le fonctionnement des usines, la guerre entre la Russie et l’Ukraine et le décalage entre la demande et l’offre, Justifiant la cherté des produits locaux, en plus des autres causes, le ministre a surtout mis l’accent sur l’incursion des pays voisins sur le marché national. Ainsi, les commerçants venant du Nigeria, du Burkina-Faso et du Niger qui ont connu une baisse de production dans leurs pays, comblent le déficit en siphonnant les produits vivriers béninois. Ce sont ces immixtions qui ont fait que les citoyens béninois constatent la hausse du prix des produits de grande consommation. « Nous avons eu une forte production à l’issue de la campagne agricole 2021-2022 avec plus de 01 millions 600 mille tonnes de maïs. C’est largement au-dessus de nos besoins. Une bonne partie sort du territoire national. Le maïs coûtant cher au Nigeria, le commerçant nigérian est prêt à l’acheter à un prix élevé que celui du marché béninois pour le revendre encore plus cher dans son pays. Au Niger, du fait du changement climatique, la production baisse depuis 5 ans. Pour 2021-2022, la production céréalière est à 40% en deçà des besoins. Donc, ils viennent sur le marché béninois pour pouvoir combler le déficit chez eux. Le terrorisme au Burkina-Faso cause le déplacement des populations. Cela provoque une baisse de production. Pour combler le vide, ils viennent aussi s’approvisionner sur le marché béninois… », a expliqué le ministre.

Fixation du prix du ciment par département
Concernant l’inégalité des prix de vente du ciment sur le territoire national, le ministre a expliqué qu’il n’y a pas un système de péréquation en la matière. Car, il est localement produit et le prix est fixé en fonction de la zone géographique de production. « Le prix du ciment sorti d’usine n’a pas changé grâce au dialogue avec les acteurs concerné. Ce qui a changé, c’est le prix entre l’usine et le lieu de vente à cause du coût du transport. Ceci, parce que le prix du gas-oil a augmenté. Aujourd’hui, les services du ministère du commerce font de la pédagogie sur le terrain. Les prix ont été fixés par zone parce que le transport entre Cotonou et Malanville n’est pas le même que Cotonou Dassa… Il n’y a donc pas un système de péréquation qui permet de le vendre au même prix d’un point à l’autre. Par contre, il n’est pas acceptable de vendre le ciment à 125 000 F Cfa à Malanville. Nous sommes donc à la phase de sensibilisation et d’éducation avant de passer à l’application des textes… », a-t-il expliqué.

La famine plane…
De façon unanime, les invités ont évoqué une menace de la famine qui plane sur les pays de la sous-région. Le pire n’est donc pas encore derrière. Il est à venir. Ce constat est confirmé par le ministre d’Etat qui a quand même rassuré que le Bénin a déjà pris toutes les dispositions idoines pour éviter cette situation difficile. « La plupart des pays de la sous-région sont menacés par la famine dans les mois à venir pour plusieurs raisons. La principale est que le prix des intrants agricoles ne cesse de monter. Pour la campagne agricole passée, le paysan avait accès au sac de 5 kg à 12 000F Cfa. Aujourd’hui, ce même sac est vendu à près de 40 000 F Cfa. Quel paysan a les capacités d’acheter un sac qui passe de 12 000 F à 40 000F ? Il y a donc un vrai danger qui menace la sous-région. Le Bénin a anticipé sur la mise à disposition d’engrais pour la campagne 2022-2023. Le Bénin a donc réussi à sécuriser les intrants pour toutes les productions … », a-t-il.

Augmentation des salaires
Pour permettre aux Béninois de faire face à la cherté de la vie, le gouvernement a décidé d’augmenter les salaires des fonctionnaires. Sur ce sujet, le ministre a rassuré que le comité est à pieds d’œuvre et qu’un premier rapport a déjà été fait au chef de l’Etat qui a estimé que l’augmentation prévue par le comité est insignifiante. Ne voulant pas faire du saupoudrage, il a donc invité les membres du comité à poursuivre les travaux afin que les citoyens soient vraiment heureux quand la nouvelle sera annoncée.
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