A la veille de l’ultimatum, les occupants de la ceinture du stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou n’ont qu’une attente : des accompagnements de la part de l’Etat. C’est le vœu cher à Simon Todédjrapou, président des tenanciers de bars, maquis et restaurants du stade.
La Nation : En janvier, un ultimatum vous a été donné de quitter la ceinture du stade de l’Amitié le 31 mars. Nous sommes en avril et beaucoup sont encore sur place. Quelles difficultés avez-vous à déménager ?
Simon Todédjrapou : Nos difficultés sont énormes. Il est vrai que nous avons commencé par entendre les bribes de ce qu’il y aura une opération pareille, il y a longtemps. Mais on ne savait pas que cela allait nous surprendre de la sorte. Maintenant, nous sommes prêts à partir pour montrer à la face du monde que nous sommes pour la reconstruction du stade de l’Amitié. Nous sommes tous dans ce schéma.
Et pourquoi êtes-vous toujours sur place ?
La difficulté est que nous avons des activités commerciales. Beaucoup d’entre nous ont fait des prêts auprès des institutions financières. Ils ont des engagements sur 12 mois, 24 mois, 36 mois. C’est difficile quand on doit quitter subitement. Quand on se retrouve pour échanger, j’ai souvent mal, à entendre les difficultés des uns et des autres à ce sujet. Ensuite, pour se reloger, ce n’est pas facile. Toute la zone du stade de l’Amitié est devenue chère. Les gens vous réclament des millions de francs Cfa. Parce qu’ils sont informés qu’il y a une opération de démolition en vue. Les parcelles ont augmenté de prix, tout comme les boutiques à louer.
Le nouveau délai est fixé au 18 avril 2022. Comment avez-vous pu obtenir ce délai de grâce ?
Ça n’a pas été facile. Nous nous sommes dit qu’avant tout, les autorités sont aussi des hommes et qu’elles pourront nous écouter. C’est pour cela que nous avions fait cette doléance. On s’est dit que si l’Etat peut nous donner un an, six mois, ou au minimum trois mois, on saura quoi faire pour vider les lieux. Malheureusement, nous n’avons eu que 18 jours de plus. Au lieu du 31 mars 2022, nous sommes appelés à quitter au plus tard le 18 avril 2022.
Est-ce que vous avez poursuivi les discussions avec l’Etat ?
Si l’Etat ne vous invite pas, vous n’allez pas pouvoir négocier. Nous sommes là. Il semble qu’un travail se fait dans l’ombre pour des accompagnements. Mais jusqu’à ce jour 6 avril 2022, nous n’avons pas encore quelque chose de précis. On nous a dit que les tractations sont en cours. Mais est-ce qu’il faut déjà nous casser avant de parler de relogement ? Le temps presse. On devrait déjà avoir une idée. On nous l’a dit au cours d’une réunion. Mais nous attendons de voir. Rien n’est encore officialisé.
Quelle est votre plus grande attente à ce jour ?
Les négociations continuent. L’État a déjà fait son programme. Ce n’est pas à nous de lui tenir tête. Nous n’avons pas ce pouvoir. Nous n’exigeons rien. Notre attente, c’est qu’on nous aide à sauver surtout nos fonds de commerce. A cause de la cherté des loyers aujourd’hui, beaucoup de collègues n’ont pas où aller se réinstaller. Il y en a qui vont ramasser les bagages pour rentrer carrément. Mais quand ils auront des accompagnements, ils pourront se débrouiller.