Fausses couches, enfant mort-né, nouveau-né ictérique, stérilité avec des difficultés dans la vie conjugale. Si certains connaissent leur statut, d’autres continuent de banaliser cet examen pour diverses raisons. Pis, des personnes continuent de croire que s’alimenter en fonction de son groupe sanguin est une meilleure option mais évoquent des difficultés financières et des croyances qui les empêchent de s’y adapter.
A, B, AB voire O. Ce sont là les groupes sanguins prioritaires dans l’exécution des actes médicaux au Bénin, et couplés avec la présence ou non de l’antigène D du facteur rhésus. Si certaines personnes ont profité des campagnes organisées dans les écoles ou universités pour connaitre leur statut, d’autres l’ont fait à l’occasion des bilans de santé à l’hôpital, des dons de sang, à l’approche du mariage ou parce que leur parent est juste un agent de santé. « J’ai connu mon groupe sanguin pour une première fois lorsque j’étais aux travaux pratiques de physiologie animale à l’université où j’ai été volontaire. Et une deuxième fois, à l’occasion des dons de sang. Ce qui a confirmé le premier résultat », a confié Expédit, Msc Sciences naturelles. « Je l’ai fait une fois à l’église lorsque j’étais en classe de 1ère et puis l’année dernière à l’université lorsque j’étais en 3ème année », complète Jacqueline, gestionnaire des ressources humaines. Pour Margueritte, Ingénieure généticienne, la soif de connaitre son groupe sanguin l’a amenée à réaliser ce test. « Vous savez, dans l’église aujourd’hui il y a de ces choses qui sont exigées avant le mariage. Je suis en train de me préparer pour mon mariage, et ça fait partie des papiers qu’on nous a demandés pour officialiser la programmation », ajoute Régis, Styliste-modéliste, tout en se posant de questions sur l’importance de cet examen dans le processus de mariage. Malgré ces différentes occasions tels que le don de sang, les campagnes de sensibilisation à l’église voire à l’école ou à l’université, d’autres n’ont toujours pas cherché à connaitre leur statut. Pour certains, ce n’est pas une priorité, mais pour d’autres, c’est un manque de moyen financier. « En tout cas je ferai cela un jour ou l’autre. Ce n’est pas encore une priorité », explique Dine, étudiant. Si pour certains, connaitre son groupe sanguin permet de savoir à qui donner du sang, d’autres y voient une occasion de savoir avec qui avoir un projet de mariage ou quels aliments il faut consommer pour une meilleure santé.
Méconnaissance du groupe sanguin, un danger pour le foyer ?
« Le groupe sanguin, il est important aujourd’hui de le faire avant le mariage », reconnait Florie, diplômée en gestion des banques. Cela permet en effet de connaitre son statut de groupe sanguin et savoir avec qui se mettre en couple pour éviter des problèmes par la suite, a-t-elle ajouté. Un processus qui, s’il n’est pas respecté, peut conduire à d’éventuels troubles sociaux dans le foyer après un avortement non contrôlé, un cas de fausses couches ou après un accouchement sans grand moyen financier. « J’ai eu connaissance des cas de fausses couches chez une cousine, heureusement que son mari est un peu intellectuel, ils ont su gérer la situation et cela a été vite détecté », a confié Margueritte. Pour elle, « nous n’avons pas connaissance de ces causes et on pense souvent à la sorcellerie et autres ».
Le groupe sanguin et l’alimentation, que pense la population ?
Depuis des années, il y a des idées qui circulent sur comment s’alimenter en fonction de son groupe sanguin pour une meilleure santé. Même si certaines personnes trouvent cela pertinent, la majorité ne le respecte pas et pense que ce serait très difficile de pratiquer ce mode d’alimentation. « J’ai lu des documents là-dessus. Quel aliment est adapté à chaque groupe sanguin, de A à O ? Mais, moi je mange tout. Je ne fais pas de restriction », avoue Florie. Il y a certains aliments qui ne concordent pas avec certains groupes sanguins et qui pourront conduire à des constipations voire des allergies, complète Expédit. « D’autant que nous sommes dans un pays où les moyens sont limités, ce serait très difficile de respecter ce mode d’alimentation en fonction de son groupe sanguin », a-t-il continué. Pour Régis, « C’est ce à quoi tu crois qui va t’arriver », un adage qu’il a cité en langue ‘’fon’’ pour justifier son refus de respecter ce mode alimentaire.
Paul FANDJI (Stag)