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Trois ans après la pose de première pierre : L’hippodrome de Parakou à l’air d’un éléphant blanc

Publié le lundi 25 avril 2022  |  24 heures au Bénin
Deux
© Autre presse par DR
Deux ans après la pose de sa première pierre: l’hippodrome de Parakou toujours introuvable
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L’un des grands projets phares attendus par la ville de Parakou est la construction de son hippodrome d’un coût global de 226 millions de francs CFA, avec le soutien financier de la Loterie nationale du Bénin (LNB) à hauteur de 123 millions FCFA. Mais tel que ce chantier a les ailes bourrées de plombs, la livraison de l’ouvrage n’est certainement pas pour bientôt. Face à la situation, les populations ne cachent plus leur amertume.

Par Nazaire Tahoué

Annoncé à grands cris pour être réalisé dans un délai contractuel de trois mois, lors de la cérémonie de la pose de sa première pierre, le 29 septembre 2018, l’hippodrome de Parakou continue de rester un serpent de mer.
Encore quelques jours, et cela fera trois ans que l’infrastructure promise aux populations de la cité de Kobourou peine à prendre forme. Le temps de niveler les quelques voyages de sable déversés sur les lieux, puis de mettre des bordures d’arrêt afin que les remblais ne soient pas emportés par les eaux, et plus rien. Tel est le constat sur les lieux.

En effet, avec le délai contractuel d’exécution fixé à trois mois, l’inauguration de l’ouvrage était prévue pour janvier 2019.
Sur une partie du site d’une superficie de 4 ha au quartier Nima, dans le 2è arrondissement de Parakou, les herbes ont poussé de plus belle avec leur peuplade de reptiles, de rats et autres rongeurs. Il ne leur reste qu’à submerger la première pierre posée en son temps par l’ancien maire, Charles Toko et le directeur général de la LNB, Gaston Zossou, en présence du préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé.

Interpellée par rapport au retard accusé dans l’exécution des travaux, l’entreprise en charge chantier, l’Établissement NIL Bénin, n’a souhaité se prononcer que sur réquisition de la municipalité, qui est non seulement le maître d’ouvrage, mais assure également la supervision à travers sa direction des services techniques.
Selon le secrétaire général de la municipalité, Félix N’po Tcha, qui expliquait la situation en février 2020, ce sont les différentes études qui ont pris du temps. Contrairement aux informations faisant état de son abandon, le projet suit son cours normal.
A la signature de la convention en 2018 avec la mairie, informe-t-il, la LNB a voulu que le site soit beaucoup plus au cœur de la ville. S’agissant du taux d’exécution des travaux, le secrétaire général l’estime à plus de 62%.

Tout un chantier pratiquement arrêté

Sous le maire Aboubakar Yaya, un appel de fonds a été fait le 26 juin 2020 auprès de la LNB pour permettre la poursuite des travaux. Mais, la loterie avait conditionné la libération d’une autre tranche du financement qu’elle a promis, par une visite de l’une de ses équipes de contrôle sur le chantier afin de s’assurer du niveau réel des travaux.
A en croire Félix N’po Tcha, lors de la cérémonie de pose de première pierre, elle n’avait déboursé que 50 millions FCFA sur les 123 millions FCFA promis.

Et pourtant, sur le chèque remis par le directeur général de LNB au cours de la cérémonie, c’était bien inscrit 123 millions FCFA. « Il ne sera pas question d’une pose de première pierre folklorique, mais plutôt d’un lancement des travaux. Les engins ne cesseront de fonctionner qu’à la cérémonie d’inauguration », avait aussi rassuré Gaston Zossou.
Mais, à la date du mercredi 25 août dernier, rien n’a véritablement avancé sur le site. L’ouvrage n’est toujours pas livré, alors qu’il y a très longtemps que les trois mois de délai contractuel d’exécution des travaux sont passés.
Face à cette situation, Faïssal Ibrahim, palefrenier résident au quartier Yarakinnin et qui, à ses heures libres, s’adonne à la course aux chevaux, avoue ne pas être surpris. « Ce n’était qu’un effet d’annonce à des fins électoralistes », fait-il observer.
Moussa Mazou, un propriétaire de chevaux à Kpébié, veut bien abonder dans le même sens. A la vue des briques qui jonchent le site, il a préféré se retenir. Pour Ouzérou Garadima, l’hippodrome de Parakou n’est qu’un éléphant blanc, tout comme le projet de construction de la grande salle de cinéma canal Olympia également prévu dans la ville.

Dans l’ère culturelle et cultuelle Baatonu, le cheval a une grande importance. Pour accueillir une telle infrastructure où seront organisées les courses de chevaux et bien d’autres compétions équestres, il ne pouvait avoir un meilleur choix que celui porté sur la ville de Parakou, qui a fait de cet animal, son symbole.
Pour l’ex-maire, Charles Toko, sa construction favorisera la restauration et la valorisation de l’image identitaire de sa commune.
Le projet comprend un espace polyvalent d’une superficie de 24 000 m² autour duquel, il y aura l’aménagement de la piste pour la course. Une tribune officielle d’une capacité de 1 000 places, ainsi qu’un espace tout autour de la piste pour le public, un box pour les chevaux et une aire pour leur entraînement, un espace de restauration, ainsi qu’un parking sont les autres composantes de l’infrastructure attendue. Outre des toilettes, il aura au niveau de la tribune officielle, un salon pour les hôtes de marque, des bureaux et deux grands magasins. Quant à l’éclairage de la piste et des autres espaces, il sera assuré par des lampadaires solaires.
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