Débutée depuis quatre mois, la première édition du concours d’art oratoire nyɔ̌do, organisée par l’Acef, a connu son épilogue ce samedi 23 avril 2022 dans l’amphithéâtre Houdégbé de l’université d’Abomey-Calavi. Au terme des différentes présentations de cette phase finale, deux femmes sont parvenues à se hisser à la tête de chaque catégorie.
« Nyɔ̌do », en fongbé, traduit la compétence à s’exprimer en langue nationale. Et c’est à cette épreuve que les candidats se sont donnés au cours de cette phase finale. Il s’agit en effet de communiquer et d’argumenter en langues nationales ‘‘fongbé’’ ou ‘‘yoruba’’ pendant cinq minutes, sans aucun usage d’un mot français. Le thème qui a servi de tremplin à cette phase finale s’intitule : « L’importance des langues nationales dans le système éducatif formel ». Au terme des présentations des huit candidats, deux femmes sont sorties lauréates de cette première édition. Il s’agit de Chantal Adiko qui finit première parmi les six candidats de la langue ‘‘fongbé’’ et Jacqueline Ogoubeyi qui surpasse sa seconde dans la catégorie ‘‘yoruba’’. Elles sont récompensées avec des trophées comme les 2è et 3è de la catégorie ‘‘fongbé’’ ; d’autres prix et des attestations pour tous les candidats. Un exploit à saluer, qui n’est rien d’autre que le fruit de leur travail, vu la complexité du challenge. « Je suis vraiment ravie. L’exercice n’est pas chose aisée et tout ceci n’est que le fruit de mon travail intempestif », a avoué Chantal Adiko, une des lauréates. Pour elle, le thème aborde une problématique inquiétante qui requiert beaucoup d’attention et de sérieux. « Je pense que c’est vraiment important d’insérer nos langues nationales dans le système éducatif de notre pays. Que ceux qui me suivent n’aient plus honte de parler leur langue nationale et qu’ils soient fiers de leurculture car elle est riche ».
C’est à juste titre que Zakiath Bonougbo, directrice de l’Acef a rappelé le but de cette initiative. A l’en croire, ce projet est initié dans l’espoir d’enracines les langues nationales. « Montrer à tout le monde que grâce à nos langues, on peut hisser le Bénin au développement », a-t-elle laissé entendre. Abondant dans le même sens, Laurent Faton, coordonnateur du comité d’organisation qualifie l’initiative de « valeur ajoutée au niveau des langues locales ». De même, le Recteur honoraire Maxime Da Cruz n’a pas manqué de revenir sur cette richesse culturelle. Après s’être réjoui de cette initiative qu’il trouve reluisante, il confie être sidéré par les objectifs fixés par ladite institution. « Notre langue, notre identité », conclure le parrain dudit événement.
Pour rappel, l’Assistance Conseil Education et Formation (Acef) est une institution issue du département de linguistique qui promeut les langues nationales, l’alphabétisation, l’éducation, la formation et d’autres activités parallèles telles que les traductions. Créée depuis 2011, elle est dirigée par cinq membres permanents et a à sa tête le Dr Zakiath Bonougbo.
Arsène AZIZAHO (Coll)