Leur installation terminée, les secrétaires exécutifs des mairies font déjà face à des défis dans leurs localités respectives.
Les nouveaux patrons de l’administration des communes sont désormais en fonction conformément aux prescriptions de la loi 2021– 14 du 20 décembre 2021 portant code de l’administration territoriale en République du Bénin. Déjà, ces secrétaires exécutifs devront affronter les premiers problèmes de leurs administrations.
La connaissance et les mutations du personnel constituent assurément un défi important pour les secrétaires exécutifs. En attendant l’entrée en fonction des six responsables des services administratifs et techniques tirés au sort sur la liste d’aptitude, ils essaient, à l’aveuglette pour certains, de réorganiser l’administration. La seule contrainte, c’est qu’il va falloir espérer l’audit général des ressources humaines annoncé par Abdoulaye Bio Tchané, président du Comité de supervision de la mise en œuvre de la réforme de la décentralisation. Cet audit, disait-il, devrait permettre de mieux cerner le visage de la cartographie des femmes et hommes qui travaillent dans les mairies. Mais ce visage ne devrait pas être très différent du rapport sur l’état des lieux des ressources humaines des communes réalisé cette année par l’Association nationale des communes du Bénin. Selon les résultats de ce rapport, 5 477 agents travaillent dans les 77 communes du Bénin, soit 4 085 hommes et 1 392 femmes. Ce qui fait relever que le personnel masculin dans les communes est trois fois plus important que celui féminin.
Sur ce nombre, 13 % des agents sont des cadres de catégorie A, 32 % de la catégorie D, 20 % de la catégorie B, 24 % de la catégorie C et le reste, soit 10 % de la catégorie E.
Dans les administrations des communes, le rapport de l’Ancb constate que la majorité des agents a au moins 10 ans d’ancienneté et le grand nombre a un âge qui varie entre 35 et 44 ans. Ces agents communaux travaillent pour la plupart sous des contrats à durées indéterminée et déterminée. Mais un grand nombre, soit 1 437 personnes, sont sans précision de statut dans les mairies.
L’autre casse-tête
Le code de l’administration territoriale fait des secrétaires exécutifs les ordonnateurs du budget et les responsables de la collecte des ressources propres des collectivités territoriales. Selon l’article 136 de cette loi, «le secrétaire exécutif prend les mesures nécessaires pour un recouvrement optimal des recettes des communes ».
Au demeurant, cette mission reste l’une des plus complexes, tant elle nécessite la convergence d’efforts de plusieurs acteurs, sans oublier leur sincérité. Pour mieux l’accomplir, plusieurs communes avaient déjà mis en place des stratégies qu’il reviendra aux secrétaires exécutifs d’apprécier, de valider ou de rejeter. En général, les ressources propres des communes proviennent des taxes et impôts, des infrastructures marchandes, hydrauliques, routières, des espaces publics aménagés et des cimetières.