L’un des dossiers inscrits au rôle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ce jeudi 5 mai 2022 est le procès d’un présumé faux juge qui répond au nom de Lalèyè Florentin Luc et de son co-accusé Mouanza Babi. Il sont respectivement poursuivis pour abus de fonction et complicité d’abus de fonction. Selon les faits présentés devant la Cour ce jeudi, l’accusé Lalèyè Florentin Luc n’était rien d’autre qu’un secrétaire au Tribunal de Cotonou et fournirait régulièrement de fausses pièces administratives pour arriver à ses fins. Dans le cas d’espèce, il s’agit d’un ordre de mise en liberté qu’il avait l’habitude de remplir avant de le faire signer auprès du greffier. A la barre, Lalèyè Florentin Luc, affirme avoir reçu préalablement l’ordre du remplir deux différents ordres de mise en liberté dont chacun comportait les noms et prénoms d’une personne et qu’au moment où il était parti lui-même à la salle d’audience pour les faire signer, son supérieur lui faisait savoir qu’un prénom a été omis et qu’il lui faudra l’ajouter dans l’urgence ; ce qu’il fit. Toujours selon lui, vu que le greffier était occupé et qu’il sonnait déjà 14 heures, il est parti déjeuner pour revenir vers 17 heures en laissant l’enveloppe contenant les deux documents dans son bureau. Il complète qu’à son retour, il est parti directement dans le bureau du greffier pour lui déposer l’enveloppe sans vérifier au préalable et qu’après, il a pris le chemin de la maison. Il n’était pas loin du tribunal lorsqu’il reçu un appel du greffier et de l’un des Substituts demandant de revenir sur ses pas. Ensuite, il affirme que qu’il fut surpris dans le bureau du Substitut par l’inscription d’un prénom supplémentaire sur l’un des documents ; c’est-à-dire celui de la femme de son co-accusé, Mouanza Babi, une femme qui purgeait une peine 12 mois de prison dans une maison d’arrêt du Bénin.
Un faux juge récidiviste ?
Dans ses manœuvres le faux juge Lalèyè Florentin Luc, aurait perçu de l’argent pour falsifier le document susceptible de faire libérer la femme de Mouanza Babi après un appel du procès qui l’a condamnée. Malheureusement pour la famille Mouanza Babi, il n’y a eu ni appel ni relaxation. C’est ainsi que mécontent, Mouanza Babi, a décidé de réclamer l’argent versé au faux juge par l’intermédiaire d’une certaine Esther. Toujours à la barre et à la question de savoir s’il connaissait le faux juge Lalèyè Florentin Luc, le co-accusé Mouanza Babi, a répondu non. Selon le président de céans, l’accusé Lalèyè Florentin Luc avait aussi à sa charge, la garde du rôle d’audience qui est un document comportant des informations sensibles concernant les ordres de mise en liberté. Il a été noté précédemment que ce rôle a été manipulé dans une affaire de deux algériens condamnés à 12 mois de prison dont 8 ferme. Dans cet autre cas, le 8 a été gratté de sorte qu’il n’en reste qu’une partie qui donne le chiffre 3. Pour sa défense, Lalèyè Florentin Luc affirme qu’il y a trop de stagiaires dans son bureau et qu’en ce qui concerne les ordres de mise en liberté, cela pourrait être de la faute de l’un d’eux ou de celle de sa collaboratrice. Après les débats, le procès a été renvoyé au 2 juin prochain.