Chasser le naturel, il revient au galop. Malgré les nombreuses mesures pour encadrer et contrôler la circulation des véhicules gros-porteurs à Cotonou et environs, le phénomène persiste et prend une ampleur inquiétante. Le drame qui s’est produit sous la passerelledu marché Dantokpa le week-end écoulé était l’eau qui a fait déborder le vase. Le conteneur d’un camion est tombé en pleine journée sur un véhicule et une moto après son déséquilibre et a causé des décès. Il y a un mois environ au carrefour Bar Tito, un jeune-homme sur sa moto a été percuté par un camion. Au niveau de l’échangeur de Godomey, c’est pratiquement une routine de vivre ces instants obscurs. Les conducteurs, généralement sous l’effet de la fatigue, perdent régulièrement le contrôle de leurs engins. Du point de vue matériel et humain, les dégâts sont souvent lourds et accentuent la détresse dans les familles. A Abomey-Calavi, ce sont des camions appartenant à des sociétés spécialisées dans les travaux publics qui sèment la terreur.
Pourtant, selon l’arrêté préfectoral, il est strictement interdit aux véhicules poids lourds et assimilés de circuler dans la ville de Cotonou entre 06h30 et 08 h 30 minutes le matin et le soir entre 17 h 30 et 20 h30 minutes. L’article 2 dudit arrêté indique qu’une exception est faite aux camions-citernes qui approvisionnent en hydrocarbures le port et l’aéroport de Cotonou. Les conducteurs de ces camions-citernes sont invités à emprunter, pour leurs dessertes circonstancielles aux heures de pointe, les itinéraires que sont le port-avenue de la Marina-aéroport et dépôt Sonacop-3e pont-carrefour Ocbn-avenue de la Marina-port/aéroport. De même, tout stationnement de camions défectueux dans les ruelles de Cotonou est interdit. Un énième rappel à l’ordre qui sauverait les usagers des routes des éventuels accidents aux heures de pointe.
Cette décision, les conducteurs de camions devraient l’avoir comme leur bréviaire, pour ne pas enfreindre la loi. Malheureusement, l’on assiste à une lassitude sans pareille qui emporte des âmes innocentes. L’habitude étant une seconde nature, il va falloir passer à une étape ultime, celle de la répression. A ce sujet, la Police Républicaine et les tribunaux sont appelés à sonner la fin de la récréation au risque de voir les bras valides du pays périr pour des imprudences.