Il y a encore quelques semaines voire mois, il était difficile de s’offrir du ciment à Cotonou et environs. Une “supposée“ pénurie qui, selon certains observateurs et acteurs, justifiait la hausse du prix du ciment. Même si les véritables raisons de la hausse du coût étaient ailleurs, il est quasi-impossible de s’expliquer à ce jour, les causes de la supposée pénurie…Pendant ce temps, c’est une nouvelle forme de surenchère qui prend corps dans les dépôts.
Du ciment ! Il y en existe tellement que les dépôts prient parfois pour que la clientèle y afflue. Alors qu’il y a quelques semaines, notamment avant la décision du gouvernement fixant le prix de la tonne de ciment, le ciment était simplement introuvable. Même dans les dépôts, il fallait non seulement faire une commande et attendre quelques jours pour se faire livrer ou se faire offrir les services coûteux d’un certain réseau. De dépôt en dépôt, le ciment n’était pas disponible. Çà a jasé sur la toile, le gouvernement a réagi et les usines ont pris des dispositions. Et depuis, le ciment est disponible peu importe la quantité souhaitée par le client. Seulement, ni le gouvernement ni les usines ou encore les dépôts n’ont pu expliquer les vraies raisons de la supposée pénurie. Ce qui a d’ailleurs fait place à des supputations. Si pour certains, c’était une pénurie “orchestrée“ et “organisée“ par des acteurs du domaine pour faire de la surenchère, d’autres estiment que la réalisation des infrastructures routières en cours dans le pays en est la cause. Et pour le Directeur de cabinet du ministère de l’industrie et du commerce, Laurent Akpo, “c’est une pénurie qui a été organisée pour faire pression sur le gouvernement“. Difficile de dire avec exactitude la véritable raison de ladite pénurie. Faut-il le rappeler, en sa séance du Conseil des ministres du mercredi 23 mars 2022, le gouvernement a adopté des mesures de soutien aux populations face à la flambée des prix de certains produits de grande consommation dont le ciment. Selon le gouvernement, “les prix de sortie d’usine du ciment n’ont pas fait l’objet d’augmentation“. Le prix de la tonne au consommateur est plafonné par le gouvernement comme suit: Cotonou / Atlantique-Littoral : 75.000 FCFA ; Porto-Novo/ Ouémé-Plateau : 74.000 FCFA ; Comè/ Mono-Couffo : 77.000 FCFA ; Parakou/ Borgou : 82.000 FCFA ; Djougou/Donga : 82.000 FCFA ; Natitingou / Atacora : 85.000 FCFA ; Kandi / Alibori : 85.000 FCFA ; Malanville/Alibori : 90.000 FCFA ; Bohicon/Zou : 74.500 FCFA ; Dassa-Zoumè/Collines : 77.000 FCFA. Mais de la fermeture des dépôts de ciment pour une “supposée“ surenchère à l’activation d’une ligne verte pour dénoncer des commerçants jugés “véreux“, le prix du ciment n’a visiblement pas baissé. En tout cas, pas au prix fixé par le gouvernement…
Une nouvelle forme de surenchère dans les dépôts de ciment
La tonne du ciment n’est pas vendue à 75 000FCFA comme annoncé par le gouvernement. Dans la plupart des dépôts de ciment sillonnés à Akpakpa, le prix de la tonne varie de 77500Fcfa à 80 000Fcfa à l’exception de quelques dépôts de la société Yacota qui affichent le prix de 75 000FCFA. Seulement qu’ici, une nouvelle pratique interpelle. Alors qu’autrefois ou dans la plupart des dépôts, après achat du ciment, il vous faut débourser au minimum 1000Fcfa pour le transport de la tonne du ciment vers le chantier. Le prix varie en fonction de la distance. Mais, il est instauré désormais de nouveaux frais dédiés à la manutention à raison de 2000Fcfa la tonne. Selon les confidences de quelques agents, ces frais sont destinés au chargement du ciment dans le tricycle. Ceci ne constitue nullement les frais de transport qu’il faudra encore ajouter. Une manière de contourner la décision du gouvernement pour faire de la surenchère. Le gouvernement devra prendre ses responsabilités. “Le Gouvernement du Bénin à travers le Ministère de l’Industrie et du Commerce met désormais à la disposition des citoyens et des consommateurs, un Numéro vert, le 113 pour dénoncer les commerçants véreux qui s’obstinent à ne pas respecter les nouvelles mesures prises pour maîtriser la flambée des prix des produits de grande consommation“, renseigne le site officiel du gouvernement. De même, des dispositions ont été prises pour renforcer “les contrôles par les structures compétentes et de faire appliquer aux contrevenants la rigueur de la loi“. Il faut aller loin !