A mesure que les jours passent, c’est le branle-bas dans les états-majors des formations politiques. Les législatives de janvier 2023 marquent un tournant décisif pour l’ensemble de la classe politique.
Un scrutin qui s’annonce plus ouvert que les précédents, et c’est l’insomnie au sein des partis politiques. Chacun des acteurs s’est enfin approprié les diverses lois fondant la réforme du système partisan à savoir le Code électoral, la Charte des partis, voire certaines dispositions de la loi 2019-40 portant révision de la Constitution du 11 décembre. Un retour conséquent, ou une affirmation de son hégémonie sur la scène politique, est un impératif aux prochaines législatives, dernier rendez-vous électoral, avant les élections générales en 2026. Pour les partis de l’opposition, absents à la 8e législature, le défi est tout aussi grand que pour les géants de la mouvance, appelés à confirmer leur hégémonie dans l’arène, avant la grande bataille de l’année électorale. Ce scrutin législatif marquera donc la fin d’un cycle.
En effet, il s’est dessiné, ces dernières années, non sans controverses, un nouveau visage du paysage politique, sous la gouvernance de Patrice Talon. Le réformateur aura réussi à laisser une empreinte indélébile sur l’arène politique. Le nombre de députés au Parlement passera à 109 lors des prochaines législatives, de quoi attiser les appétits, et le mandat à 5 ans à compter de 2026. Plus de représentants au Parlement sous-entend une maitrise du terrain, un renforcement de son ancrage, et surtout une place à la table des négociations avant la fin de l’ère Patrice Talon. C’est dire qu’au-delà du crédit de parrainage qu’offriront ces législatives aux partis politiques qui en sortiront vainqueurs, une présence au Parlement est un enjeu de taille surtout qu’il s’agit d’un mandat de transition, où tout peut se jouer.
Dans l’intérêt général
Les acteurs ont d’ailleurs pris la mesure de l’enjeu, et en dépit des appréhensions des uns et des autres, chacun y met du sien pour une participation active. En témoignent les rencontres et la mobilisation autour de l’élaboration de la Liste électorale informatisée (Léi) qui servira de support au scrutin, de même que les échanges avec le médiateur de la République. A ces occasions, la classe politique, toutes tendances confondues, a répondu à l’appel. Un symbole qui contraste avec les contestations et autres violences enregistrées lors des élections, ces dernières années. « Les discussions entre le médiateur de la République et ses invités se sont déroulées dans une ambiance conviviale, empreinte de courtoisie et de respect mutuel. A l’issue des travaux, il tient à exprimer toute sa gratitude à tous les partis politiques pour leur disponibilité, leur sens d’écoute et de responsabilité, ainsi que leur engagement pour la paix et la concorde nationale», a-t-on lu dans le communiqué qui a sanctionné les échanges avec les 14 partis politiques ayant répondu à l’appel sur les 16 invités. Il est également noté que les préoccupations et recommandations exprimées par les partis politiques au cours de ces échanges seront transmises sous forme d’un plaidoyer aux institutions concernées. C’est une évidence que janvier 2023 marquera aussi la fin d’un cycle de violences électorales. Mieux que par le passé, où les contestations ont pris le pas sur le dialogue, du fait des réformes politiques, le paysage s’est apaisé et le sera sans doute davantage tant que les acteurs se parlent dans l’intérêt général. Les législatives de janvier 2023 portent beaucoup d’espoir.