Les agents de la Police Républicaine ont, durant tout le mois de mai, mis la main sur d’importantes quantités d’engrais illicitement détournées dans plusieurs villes du Bénin notamment dans le septentrion. Cette manœuvre peu orthodoxe semble fort un boulevard ouvert à la famine au regard des probables impacts négatifs qu’elle peut avoir sur le rendement des productions agricoles.
Une quantité considérable d’engrais a été saisie par les éléments de la Police Républicaine courant le mois de mai. D’après un rapport donné par Soumaila Yaya, directeur général de la Police Républicaine (DGPR) et relayé dans des médias, 40 sacs de 50kg d’engrais chargés dans 2 tricycles ont été saisis par les agents de la Police Républicaine le 8 mai dernier à Porga. Dans la même veine, à Malanville, les éléments de la police ont mis la main sur 45,950 Tonnes d’engrais NPK le 16 mai, sur 1,250 Tonnes de NPK dans un véhicule à Immatriculation nigériane le 19 mai et sur 40 Tonnes d’engrais le 22 mai dans la zone de Bodjékali. De même, 50 Tonnes d’engrais sodeco dans des camions à Immatriculation malienne à Djougou le 21 mai, 60,4 Tonnes d’engrais maïs Sodéco, détenues par un malien à Ouaké le 18 mai ont été arrêtées ainsi que 57 sacs de 50kg d’engrais le 20 mai à Madékali. A tout cela s’ajoutent aussi les 3T d’insecticides en provenance du Togo saisies les 18 et 20 mai à Datori.
Le rendement attendu peut ne pas être au rendez-vous
Si, ces quantités d’engrais ont été arrêtées, c’est parce que le gouvernement dans la dynamique de soulager les populations en l’occurrence les producteurs agricoles face à la cherté de la vie, après avoir subventionné les intrants, a instruit la Police Républicaine à cet effet afin que le contrôle, en ce qui concerne le transit des engrais et autres, soit de mise. Force est de constater que ces dispositions prises par le gouvernement pour prévenir la famine et permettre aux populations de pousser un ouf face à la cherté de la vie semblent compromises même si le contrôle des agents de la Police Républicaine est fructueux. C’est sans doute qu’à cause de ces manœuvres qui se trament, le rendement attendu de la production agricole de cette année peut ne pas être au rendez-vous. La famine peut revenir au galop faute de rendement optimal. Les efforts consentis par le gouvernement et des autorités à divers niveaux seraient vains et chou blanc serait fait. Il ne serait pas superflu d’engager une sensibilisation renforcée et dans la mesure du possible, réprimer les éventuels cas récidivistes en vue d’atteindre les objectifs du gouvernement. C’est d’ailleurs dans cette même logique que, selon le point des saisies fait, le directeur général de la Police Républicaine a notifié que : « les contrevenants subiront la rigueur de la loi. Tous les agents civils et militaires ne doivent en aucune manière s’impliquer dans les manœuvres frauduleuses ». Il a invité les populations à collaborer afin que les intrants mis à la disposition des paysans béninois en ces temps de cherté et de pénurie ne sortent plus frauduleusement du territoire national. La production agricole en serait sauvée.
Fidégnon HOUEDOHOUN (Stag)