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2% de taux de chômage au Bénin: Anselme Amoussou réagit à la polémique

Publié le mercredi 25 mai 2022  |  Matin libre
Anselme
© aCotonou.com par DR
Anselme Amoussou,Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa)
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(Le taux de chômage n’est pas signe d’efficacité des réformes)

Intervenant sur une émission de télévision le week-end écoulé, le Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) a fait savoir que le taux de chômage au Bénin est 2% arguant que le “le Bénin n’a pas un problème de chômage, mais de sous-emploi“. Une réaction à l’origine d’un tollé et qui alimente la polémique. Dans une publication sur Facebook, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou a apporté des clarifications.



« Monsieur Urbain Amegbedji, le Directeur général de l’Anpe a révélé le taux de chômage officiel au Bénin. Un chiffre invraisemblable pour l’opinion publique nationale. Pour la majorité des commentaires, c’est une insulte, une désinformation, une propagande, bref un grossier mensonge » a-t-il fait savoir avant d’apporter des clarifications quant au statut du chômeur. Si pour l’opinion publique béninoise, le chômeur n’est autre que le diplômé qui après quelques années de recherche infructueuse d’emploi, se décourage et préfère vivre aux crochets des parents ou d’une compagne ; le bachelier devenu conducteur de taxi-moto, qui a fini par fonder une famille et qui en dehors des hypothétiques concours de recrutement dans la fonction publique, ne recherche plus aucun emploi ou encore le docteur en droit, qui n’est pas dans un emploi salarié mais qui est sollicité par moments pour des consultations juridiques en attendant, la réalité en est toute autre. “La définition du BIT (Bureau international du travail) est malheureusement loin des considérations aussi simplistes. Pour le BIT, ces personnes ne sont pas des chômeurs. Soit elles sont inactives, soit elles sont en position de sous-emploi. Que faut-il retenir du calcul du taux de chômage au sens du BIT ? Le BIT tient compte de deux critères importants pour reconnaître un chômeur : recherche active d’un emploi et disponibilité dans les semaines de référence de l’enquête. Autrement dit, si vous n’êtes pas dans la recherche régulière d’un emploi, vous n’êtes pas un chômeur. Si vous n’êtes pas disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines suivant l’enquête, vous êtes loin d’être considéré comme chômeur. Exemple: une femme avec des enfants en bas âges qui décide de ne pas prendre un emploi. Elle est pourtant diplômée et sans emploi. Mais pour le BIT elle n’est pas chômeur sur cette période. Si vous ne remplissez pas au moins un des deux critères, le BIT vous considère comme inactifs“ a-t-il expliqué. A l’en croire, ces conditions justifient le fait que plusieurs pays africains connaissent, depuis toujours, “un taux de chômage anormalement raisonnable“. Et de poursuivre “Il est de 2,3% pour le Bénin aujourd’hui. Et c’est tout fait compréhensible quand on sait que les Béninois sont rarement totalement inactifs. Tout plutôt que de rester désœuvré“.

Le taux de chômage n’est pas signe d’efficacité des réformes…

Doit-on condamner le Dg/Anpe pour ses propos ? Si le secrétaire général de la Csa-Bénin admet qu’il n’a pas tort et qu’il ne peut être condamné pour avoir respecté les règles techniques de calcul du taux de chômage, il s’oppose à ce que ce bas taux de chômage soit perçu ou présenté comme signe d’efficacité des réformes. “Le taux bas de chômage dans un pays en voie de développement comme le Bénin ne doit pas être utilisé comme le signe de l’efficacité des réformes. Ce taux de chômage n’est pas une donnée significative. Il cache bien souvent des situations de détresse et d’emplois très peu décents“ a-t-il nuancé. Et de se justifier “D’abord parce que le niveau de développement est un handicap pour la production de statistiques fiables sur cette variable…Ensuite le taux de chômage cache une réalité propre à nos pays, le sous-emploi. Le BIT définit le sous-emploi comme la situation de personnes qui occupent un emploi où leurs compétences et leurs expériences sont sous utilisées…Enfin, ce taux de sous-emploi est plus significatif dans la description des réalités que vivent les jeunes demandeurs d’emploi ou les nombreux travailleurs précaires de l’informel au Bénin…un taux élevé de sous-emploi ne permet pas de développer ni économiquement, ni socialement un pays“. Selon le syndicaliste, de telles statistiques sont utilisées par des politiciens d’une certaine catégorie pour leur gloriole et pour la propagande. “Ils ne réussissent à duper que leurs thuriféraires habituels“ a-t-il lancé.



A.B
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