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Défense et sécurisation du territoire national : la loi au secours du moral des troupes

Publié le mercredi 1 juin 2022  |  La Nation
Célébration
© aCotonou.com par DR
Célébration de la Fête de l’Indépendance
1er Août 2013 : Le Président Boni Yayi assiste au défilé militaire en présence de son hôte de marque le Président Nigérian Goodluck Jonathan
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Par Collaboration extérieure,

En sa séance du 25 mai dernier, le Conseil des ministres a transmis à l’Assemblée nationale, pour adoption, un projet de loi déterminant pour le moral des troupes. Un acte décisif, qui comblera un grand vide. Haut les cœurs !
La concrétisation d’un engagement. Telle est la lecture qu’il faut faire de la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant prise en charge et protection des personnels militaires ou civils des forces armées béninoises, blessés, décédés ou disparus, à l’occasion des opérations de défense ou de sécurisation du territoire national. Engagement pris par le chef de l’Etat, lors de ses échanges de vœux, en janvier dernier, avec le haut commandement militaire. Cet acte est ensuite la manifestation d’une détermination: celle d’assurer la défense et la sécurité du territoire national, contre vents et marées.
Mais soulignons que deux évènements importants, et symboliques à plusieurs égards, ont précédé le projet de loi. C’est d’abord la lettre adressée au Secrétaire général des Nations unies, par le ministre béninois des Affaires étrangères, au lendemain des lâches attaques du 27 avril dernier contre le commissariat de police de Monsey dans le nord du Bénin, et ayant causé la mort d’un policier.
Dans sa missive aux Nations unies, le ministre explique que « ces derniers temps, le Bénin est confronté à une situation sécuritaire inquiétante, du fait des actes de terrorisme, orchestrés à ses frontières nord, par des hommes armés non identifiés. Face à cette situation, il urge que le Bénin déploie toutes les compétences humaines, matérielles et logistiques requises ».
En conséquence, ajoute le ministre des Affaires étrangères, le Bénin va d’ici novembre prochain retirer ses 140 hommes qui composent une base de police à Kidal dans le nord du Mali. Ensuite, les 250 militaires qui constituent un régiment de l’infanterie, basés à Sènou, en périphérie de la capitale malienne Bamako seront rapatriés en novembre 2023.C’était l’acte 1.
En acte 2, on retient, mercredi 25 mai au Camp Ghézo, que le Bénin a rendu un hommage mérité aux cinq soldats tombés au champ d’honneur le 11avril dernier dans le parc de la Pendjari. La cérémonie a été présidée par la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata. Ceci en présence de la haute hiérarchie militaire, des ministres, de diverses personnalités, et surtout des familles des victimes. Le titre de Commandeur de l’ordre national a été décerné à titre posthume à chacun des disparus. Détail important, l’’Etat s’est engagé à prendre en charge les orphelins et veuves de ces militaires.
Un vide est comblé
Il faut dire que depuis septembre 2021, le Bénin a déjà connu seize attaques, et enregistré treize décès, selon un décompte de la vice-présidente. Il était donc devenu impérieux de prendre le taureau par les cornes. En effet, selon les textes en vigueur, jusque-là dans notre pays, c’est une somme symbolique, en guise de frais d’obsèques, qui était payée aux ayants droit des victimes tombées sur les théâtres d’opération.
Une méprise ou presque, qui suscitait doute et interrogations au sein de la troupe. Or, il est une évidence, que quels que soient les moyens logistiques et technologiques que l’on mettra à la disposition des forces de défense, si les éléments sont sans conviction, avec le moral en berne sur les théâtres d’opérations, tous les efforts fournis seront vains. Le Général français de Négrier, le soulignait pertinemment : «la valeur d’une troupe dépend essentiellement de son moral». D’où l’importance du projet de loi portant prise en charge et protection des personnels militaires ou civils.
Cette loi, faut-il le préciser, cible en dehors des personnels militaires, les ayants droit des personnels civils, blessés, décédés ou disparus, impliqués ou associés, par les forces armées béninoises, aux opérations. Elle prévoit un mécanisme de paiement d’un capital décès aux ayants droit des personnes visées, et une prise en charge des enfants mineurs, jusqu’à l’âge de 21 ans, à travers un soutien matériel, financier et moral de l’Etat, sous forme de subventions d’entretien, d’étude, et une assurance médicale gratuite, ou prise en charge par l’Etat.
Il s’agit là donc, d’un cadre légal moderne, à l’instar de ce qu’on peut observer dans certains pays de la sous-région. Le Sénégal a sa Loi N° 2006 du 21 avril 2006 instituant le statut de pupilles de la nation. La Côte d’Ivoire est au même diapason avec sa loi du 25 Novembre 2014.Ces deux dernières lois citées sont calquées sur le modèle français de la loi du 27 juillet 1917 qui avait alors instauré l’Office national des pupilles de la Nation. Notre pays, comme à son habitude, frappe par son originalité dans de nombreux aspects, à travers le nouveau projet de loi à soumettre au vote des députés.
Il reviendra donc aux parlementaires de jouer leur partition dans les délais requis afin de donner une nouvelle dimension aux combats que mène sur le terrain nos forces de défense et de sécurité. Le nouveau chef d’état-major des armées, le général Fructueux Gbaguidi l’affirmait avec force-conviction, lors de la cérémonie d’hommage aux militaires tombés au front : «ceux qui nous attaquent n’ont pas compris que chaque fois que l’un de nous tombe, 10, 20, 30 se portent volontaires pour aller le remplacer.
Nous ne céderons jamais un centimètre carré de la République du Bénin ».Voilà qui est clair.
Ben Olawalé (Collaboration extérieure)
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