(Pourquoi les artisans du Cpa doivent s’inquiéter)
Doit-on déjà croire à la disparition définitive de la “fumée de savane“ (train ou chemin de fer) à Cotonou, capitale économique du Bénin ? Si les réformes relatives à la boucle ferroviaire peinent à changer la donne, la construction des boutiques à quelques centimètres des rails à Gbégamey laisse davantage perplexe…
Erigées le long de la ruelle opposée à la Bourse du travail, des boutiques s’étendent le long de l’espace longeant la clôture du camp Guézo, non loin de la Bourse du travail de Cotonou. Plus d’une vingtaine de boutiques sont en construction sur ce chantier. Si quelques-unes n’attendent que des travaux de finition, d’autres sortent à peine du sol. Qui construit lesdites boutiques et à quelles fins ? Selon des informations recueillies sur les lieux, il s’agit bien des boutiques qui devront accueillir les artisans du Centre de promotion de l’artisanat. En effet, les réponses à ces préoccupations préoccupent moins. La plus grosse inquiétude réside dans le fait que ces boutiques soient mitoyennes aux rails pourtant bien aménagés pour le passage des trains. Du constat fait sur le terrain, il ressort que seulement quelques centimètres séparent les boutiques des rails. Un fait qui suscite moult interrogations. Pourquoi des boutiques à une telle proximité des rails ? Ne doit-on plus entendre le « pin-pan » des trains à Cotonou ? S’il faudra croire à la fin d’une présence de train à Cotonou, pourquoi a-t-on alors investi pour réaménager lesdits rails ? Alors que certains observateurs pourraient avancer des raisons selon lesquelles cette promiscuité n’empêcherait pas le passage des trains, les risques d’insécurité ne sont pourtant pas négligeables pour les artisans qui s’y installeront. Et surtout qu’il ne s’agit pas de métro pour évoquer moins de craintes. Il importe, par ailleurs, de s’interroger si la mairie ou la structure ayant pris le relais de l’Ocbn ou encore les autorités compétentes ont-elles véritablement évalué les risques auxquels s’exposent les futurs occupants de ces boutiques ? Autant d’interrogations qui interpellent ! Les clarifications du gouvernement sont vivement attendues pour éclairer l’opinion publique.
Faut-il le rappeler, selon une décision du ministre du cadre de vie et du développement durable datant du 23 septembre 2021, il a été décidé du transfèrement du Centre de promotion de l’artisanat. Sommés de libérer les lieux avant fin décembre 2021, les artisans rejoindront incessamment les nouvelles boutiques en construction. Tandis que l’actuel site du Cpa sera transformé en un complexe « Unafrica » composé d’un village artisanal, une galerie d’art et d’un pôle sportif. Notons également qu’à l’avènement de la Rupture, il a été prononcé la dissolution de l’Organisation commune Bénin-Niger (Ocbn) et la mise en concession de la ligne ferroviaire. Après de multiples épisodes judiciaires qui ont opposé les groupes Bolloré et Petrolin, les travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey (1 012 km) ont finalement été confiés à une entreprise chinoise.