A l’image des autres pays africains le Bénin a commémoré, ce mardi 7 juin la Journée africaine des frontières, édition 2022. Dans son traditionnel message, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Séidou, a, entre autres, dévoilé une partie des manifestations durant les sept jours de célébration de cette journée, prévues en juillet prochain.
« Investir dans le dévelop-pement des espaces frontaliers pour prévenir les menaces à la sécurité nationale». C’est le thème retenu cette année au Bénin, dans le cadre de la célébration de la Journée africaine des frontières, 9e édition. Une journée commémorée depuis quelques années, dans un contexte où la menace liée à l’insécurité dans les pays du sahel est en train d’évoluer vers les pays côtiers, a rappelé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Séidou.
Pour commémorer la journée, le Bénin a fait, comme les années antérieures, note-t-il, l’option de dédier une semaine aux frontières nationales, en juillet prochain. Ainsi, durant les sept jours, l’Agence béninoise de gestion intégrée des frontières (Abegief) va organiser, entre autres, des consultations médicales foraines, un atelier sur la gestion humanitaire des frontières, une concertation entre les forces de défense et de sécurité et les acteurs frontaliers sur la sécurisation des frontières ; installer le cadre de concertation des élus locaux dans l’aire linguistique Nago-Yoruba. Il est également prévu l’inauguration d’infrastructures sociocommunautaires et le renforcement des capacités des groupements de femmes de localités frontalières. Des actions qui, une fois encore, vont contribuer, chez les populations frontalières, au renforcement du sentiment d’appartenance à la nation béninoise. Et à en croire Alassane Séidou, l’Exécutif béninois ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Le gouvernement s’attèle, au regard de la situation sécuritaire très préoccupante dans la sous-région, à donner plus de ressources à l’Abegief et aux forces agissantes de la nation pour relever le défi dans les domaines sécuritaire et de la géopolitique », a-t-il affirmé.
Bilan
Le Bénin a élevé les questions des frontières au rang des priorités nationales depuis 2006, et a élaboré sa politique de développement des espaces frontaliers en 2012 ainsi que les outils de sa mise en œuvre. Dans son message à la nation, à l’occasion de la journée africaine des frontières 2022, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a fait un bilan sommaire des acquis de l’exécution de la politique nationale. « La mise en œuvre de cette politique a permis à l’Abegief de construire, entre autres, 58 commissariats frontaliers et bases militaires; 64 infrastructures scolaires équipées en mobiliers ; d’acquérir 10 véhicules pickup et 450 motos au profit des forces de défense et de sécurité… De même, 76 galeries marchandes ont été construites et 28 forages ont été réalisés pour permettre aux populations d’écouler leurs productions et d’avoir accès à l’eau potable », a fait savoir le ministre. Dans le cadre de la prise en charge sanitaire gratuite des populations frontalières, poursuit-il, 8 éditions de consultations médicales foraines ont été initiées. Elles ont impacté plus de 2 500 personnes. Alassane Séidou fait noter également que pour appuyer les activités génératrices de revenus, 30 groupements de femmes ont bénéficié de formations et d’équipements de transformation de produits agricoles. Aussi, le gouvernement, à travers l’Abegief, a accordé une importance capitale à la coopération transfrontalière «gage de paix, de sécurité et de coexistence pacifique ». Ainsi, plusieurs actions ont été menées avec les pays voisins pour faciliter les travaux d’abonnement des frontières.
« Ces actions ont contribué à la résilience des populations frontalières dans la lutte contre l’insécurité aux frontières », souligne le patron des flics. Des avancées qui, assure Alassane Séidou, ont permis de développer et de renforcer, chez les populations béninoises jadis marginalisées et laissées à elles-mêmes, le sentiment d’appartenance à la nation béninoise.