Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

Match Sénégal-Bénin : Faire preuve de réalisme

Publié le mercredi 8 juin 2022  |  Fraternité
Moussa
© Autre presse par DR
Moussa Latondji, sélectionneur intérimaire à la tête des Ecureuils
Comment


Depuis la défaite du Bénin ce Samedi, face au Sénégal, beaucoup de voix s’élèvent pour stigmatiser ou défendre le Coach Latoundji sur ses choix de joueurs sélectionnés et/ou le système de jeu mis en place. Il est vrai qu’on est toujours plus malin après les faits accomplis.
Beaucoup se confèrent le droit de juger, mais peu s’imposent le devoir d’analyser les forces en présence. Et, surtout, les raisons qui ont conduit à cette différence abyssale de niveau entre les deux équipes.

- D’UN CÔTÉ, le Sénégal. Une équipe expérimentée, avec des joueurs expérimentés, tous issus de centres formation très performants, habitués à jouer ensemble, au très haut niveau. Avec un entraîneur en place, qui a déjà trois (3) phases finales de CAN et deux finales à son actif (une perdue et une gagnée, la dernière). Le sommet est consacré par deux qualifications, de suite, pour le tournoi final de la Coupe du Monde, dont celle-ci.

1/ Collectivement : —Vice-champion d’Afrique (2019) ;
— Champion en titre (2021) après avoir battu, en finale, l’Égypte, recordman de l’épreuve ;
— Qualifié pour la Coupe du Monde (Qatar 2022), au détriment de la même Égypte ;
Il prend sa revanche sur Algérie, qui l’avait battu en finale de l’avant-dernière CAN (2019), en lui ravissant la place de Première Nation en Afrique et au Classement FIFA où il occupe la 18e place.

2/ Individuellement :
— Avec Sadio Mané, le Sénégal possède (sûrement), le meilleur footballeur africain et, probablement, l’un des tout meilleurs au monde, depuis deux (2) ans.
— Avec ses joueurs professionnels de grande qualité, évoluant dans les grandes équipes des grands championnats européens et mondiaux, le Sénégal peut constituer trois ou quatre équipes de valeurs sensiblement égales. Toutes sont, intrinsèquement, susceptibles de battre et éliminer le Bénin, sur deux (2) matchs.

- DE L’AUTRE CÔTÉ, le Bénin : Une équipe renouvellée et rajeunie à près de 90%. Avec un nouvel entraîneur qui en est à ses premiers pas à ce niveau.

- 1/Collectivement :
—1/4 finaliste de la CAN (2019)
— Quatre (4) participations aux phases finales de la CAN, 14 matchs joués, 05 matchs nuls, 9 défaites, aucune victoire pendant les temps réglementaires et/ou additionnels. La qualification pour les 1/4 finale a été acquise à l’issue des tirs aux buts.
—Une 84è place mondiale, à l’indice FIFA.

- Individuellement
Les seuls joueurs évoluant en première division le font dans des équipes en difficulté.
- En Ligue 1 française : Steve Mounier (Brest 11è) et Jodel Dossou (Clermont 17ème) dont l’équipe n’a évité la relégation en Ligue 2 qu’à l’avant-dernière journée du championnat.
- Aïyegun Tosin, lui joue au FC Zurich, le champion en titre où il est assez performant. Mais le championnat suisse est dans le ventre mou, au niveau européen où ses clubs font de la figuration en Coupes d’Europe. Mais on n’a pas compris pourquoi il n’a pas joué.
- Olivier Verdon, lui aussi est titulaire indiscutable dans son équipe de Ludogorets. Mais le championnat bulgare aussi a perdu de son éclat des années 1980-1990. Ses clubs ne sont plus que des faire-valoir dans les compétitions européennes.
- Mohamed Tidjani est prêté par le Slavia Prague au Fk Teplice. Pour avoir plus de temps de jeu. Mais le football tchèque aussi fait partie de la famille du football européen. Lui aussi n’a pas joué.
—Tidjani Anaane et Khaled Adénon eux jouent en Chypre du Nord. Dans un championnat qui n’est même pas reconnu par la FIFA.
Loin d’être un procès contre eux, ce tour d’horizon de nos joueurs, évoluant en première division de leurs championnats respectifs, même si deux d’entre eux n’ont pas participé au match, est plutôt un message d’encouragement à leur endroit et à celui de l’Equipe Nationale. Il permet de mettre en évidence, la grosse différence qui les sépare de leurs adversaires sénégalais.
Pour la toute première fois, le Bénin a le courage et la perspicacité de mettre en place un effectif de jeunes joueurs, dans la perspective de bons résultats à moyen et long termes. Les difficultés de l’équipe sont venues de ce que les anciens n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités.
- Même s’il a sauvé l’équipe de beaucoup d’occasions dangereuses, Saturnin Allagbé n’est pas exempt de tout reproche sur le deuxième but sénégalais. De plus, il ne dégageait pas un calme rassurant pour sa défense.
- En défense centrale, contrairement à ses habitudes, Khaled Adénon a montré beaucoup de fébrilité.
- Au poste de défenseur latéral gauche, David Kiki a laissé d’énormes boulevards d’où sont venus la plupart des dangers et des buts.
- Sessi d’Almeida, habituellement le box to box de l’équipe, a échoué dans tout ce qu’il a entrepris. Son raté sur le duel qui l’opposait à Sadio Mané et le carton rouge qui s’en est suivi en sont le plus déplorable exemple.
- L’habituel feu follet Jodel Dossou n’était que l’ombre de lui-même. Il a été fantomatique offensivement et défensivement. Ce qui, possiblement, explique pourquoi il a plus perdu son énergie à parler qu’à jouer.
Steve Mounier a été sevré de balles exploitables.
Mais l’avenir appartient a cette jeune formation. Déjà, face à la meilleure équipe africaine depuis deux ans et jouant à 10 après l’expulsion de Sessi d’Almeida, ils se sont serrés les coudes et ont réussi à réduire le score. C’est mieux que le cinglant 5-2 que le Mali nous avait infligés à Bamako en 2016. Ou encore le 6-2 avec lequel la Côte d’Ivoire de Drogba et Gervinho nous avait corrigés à Cotonou, en 2011. Pourtant, lors de ces deux débâcles, l’équipe du Bénin jouait au grand complet avec les Stéphane Sessègnon, Razack Omotoyossi, Khaled Adénon et autres Mouri Ogoubiyi .
C’est dire qu’il faut encourager cette jeune équipe qui représente l’avenir du football béninois. Surtout qu’elle vient remplacer celle des "Barons" qui se sont fait éliminer piteusement de la qualification pour la dernière CAN et la Coupe du Monde à venir (Qatar 2022).
Les nouveaux entraîneurs du Mali, de la Guinée, du Burkina et du Ghana sont venus trouver une équipe déjà en place, avec des joueurs déjà formatés. Ce qui explique leurs belles prestations, avec des scores éloquents.
- Moussa, lui, est en train de reconstruire une équipe, sur le néant de la précédente déjà usée par l’âge et les défaites. Plus besoin d’y méditer.
Le Sénégal doit son réveil à Jean-Marc Adjovi Boco qui, en compagnie de Patrick Vieira et Bernard Lama, a initié la création du Centre de Formation Diambars, au Sénégal. D’autres centres de formation, à l’instar de Génération Foot et AS Dakar Sacré Cœur ont suivi. C’est de cette initiative et de ces centres de formation que sont sortis les centaines de joueurs qui font le bonheur des Lions du Sénégal depuis des années.
Adjovi Boco est Béninois et vit au Bénin, aujourd’hui. Après avoir démissionné du Conseil Spécial pour l’Afrique, du Président Emmanuel Macron. Pour accepter d’être le Conseiller Spécial du Ministre des Sports du Bénin, Oswald Homeky. Afin de nous faire partager son énorme expérience. D’autant que le Gouvernement du Président Talon y met les moyens. Mais il ne pourra y arriver qu’à une condition sine qua non : que nous apprenions de nos défaites, pour mieux préparer l’avenir.
Béchir Mahamat
Commentaires

Dans le sous-dossier