Le gouvernement a adopté, hier, le rapport de la commission chargée de faire des recommandations en vue de l’assainissement des enceintes des unités de Police républicaine encombrées par des véhicules en fourrière. Ces engins seront vendus sous l’égide de la justice.
C’est pour mettre fin à l’insalubrité dans les cours et devantures des commissariats de police qu’en conseil des ministres, ce mercredi 08 juin, le gouvernement, après avoir fait le point de tous les véhicules qui s’y trouvent abandonnés, a pris la décision de les céder, en respectant les procédures légales en la matière. Pour cela, les services des acteurs de la justice seront sollicités conformément aux conclusions du rapport qui fait l’inventaire des véhicules concernés.
En effet, le spectacle est commun à presque tous les commissariats de police. Des dizaines de véhicules et mobiliers saisis, accidentés et garés ou en fourrière jonchent les enceintes des unités de la Police républicaine, offrant un spectacle désolant. Au décompte, un total de 26 196 véhicules a été enregistré dans les cours des commissariats sur tout le territoire national. Sans compter les nombreux véhicules hors d’usage et bien meubles qui relèvent de la propriété des ex-police et gendarmerie nationales. Des amas de ferrailles dont la présence en ces endroits très fréquentés pose des problèmes majeurs.
D’abord, c’est un véritable scandale environnemental que constitue la présence de ces ferrailles dans la cour des commissariats. Car, elles polluent ces lieux qui sont censés être des modèles en matière de propreté et protection de l’environnement.
De plus, il se pose un problème de santé publique. Les agents de police, les personnes en garde à vue et autres usagers des commissariats sont exposés à des maladies qui se déclencheront à moyen ou à long terme. Selon des professionnels de la santé, l’exposition à des métaux ou composés métalliques est responsable de pathologies respiratoires aiguës ou chroniques. Pire, certains métaux lourds tels que le mercure ou le plomb sont responsables de certaines maladies neurologiques et cardio-vasculaires.
Aussi, le maintien de ces ferrailles dans les enceintes des commissariats constitue un manque à gagner pour l’Etat qui, en définitive, ne reccouvre plus les frais de fourrière et les amendes. Avec ces réalisations qui se feront sous forme de vente aux enchères, le Trésor public pourra ainsi récupérer, tout au moins une partie de ses potentielles recettes. Dans le même temps, ce serait une opportunité pour certaines personnes d’acquérir des moyens de déplacement encore en état ou facilement réparables à des prix plus ou moins réduits. Surtout que la cession se fera en toute transparence grâce à la présence des huissiers, commissaires-priseurs et autres.
De toutes les manières, il s’imposait de prendre une décision pour mettre fin à cette situation désagréable pour tous. Et en prenant cette décision au terme d’un processus méthodique, le gouvernement donne toutes les chances de réussite à cette opération de grande envergure.