Le gouvernement est appelé le mardi 7 janvier 2014 à répondre aux questions des députés sur la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Coincé par cette réalité, il a été obligé de limoger M. Auguste Ali Yérima, Direction général de cette structure sous tutelle du ministère de la fonction publique.
Le gouvernement a désormais le feu aux fesses par rapport aux efforts concrets qu’il doit exhiber pour prétendre améliorer son score auprès des autorités américaines dans le cadre de son éligibilité au second compact du Millenium challenge Account (Mca). Pour ce qui est en effet de la lutte contre la correction et la répression des scandales au sommet de l’Etat, il a une option claire à faire. Et par rapport à cette pieuvre, ce ne sont pas des dossiers qui manquent. En instance, il y en a plusieurs pour lesquels les travailleurs, les populations et les députés crient au scandale. Au nombre de ces dossiers, se trouve celui relatif à la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale. L’ancien Conseil d’administration de cette structure sous tutelle du ministère de la fonction publique avait soulevé des questions de mal gouvernance. Des rapports ont été déposés au gouvernement. Mais pendant longtemps, il est resté sans réagir. Un nouveau Conseil d’administration ayant pris place à la Cnss, les mêmes questions ont été à nouveau soulevées. Dans la foulée, les députés à l’Assemblée nationale ont interpellé le gouvernement. Coup de théâtre ! A quelques jours de la réponse que devra fournir le gouvernement à la Représentation nationale, M. Auguste Ali Yérima, précédemment DG de la Cnss est limogé. Aussi curieuse que cela puisse paraître et malgré les conclusions du rapport de l’IGE qui l’accablent, on estime qu’il a été limogé non pas pour mauvaise gestion, mais parce qu’il serait appelé à d’autres fonctions. Cet acte sera certainement présenté aux députés comme une décision conséquente par rapport à toutes les questions soulevées. Mais une chose demeure et risque de ne pas montrer que le gouvernement est prêt à corriger les problèmes de mal gouvernance aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ce sont en effet les raisons avancées par le gouvernement pour justifier ce limogeage. Les députés ne sont pas dupes. Si jamais, la tournure des débats à l’Assemblée Nationale conduisait à montrer que l’Etat protège la mal gouvernance, cela ne pourra qu’éloigner le Bénin du deuxième compact du Mca. Car, aujourd’hui, le Bénin est sous les projecteurs des Américains. Et le comportement du gouvernement concernant tous les faits assimilables à la corruption seront des éléments d’évaluation.