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La Presse du Jour N° 2044 du 3/1/2014

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Raison du limogeage de Ali Yérima et revendications des syndicats : Le gouvernement se fait hara-kiri
Publié le lundi 6 janvier 2014   |  La Presse du Jour


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Le Conseil des ministres


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La décision du Conseil des ministres du 02 janvier 2014 de relever le Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) de ses fonctions apporte de l’eau au moulin des syndicalistes qui lancent une grève générale à partir de demain. Le gouvernement pourrait regretter d’avoir pris une telle décision en ce moment de fronde sociale.

C’est une décision que ne cesseront peut-être pas de rappeler au gouvernement les Confédérations et centrales syndicales. Lui qui vient de limoger le Directeur général de la Cnss, non pas pour les résultats obtenus à la tête de la Caisse, mais juste pour conserver le dialogue entre la Direction générale, le Conseil d’administration et les travailleurs de la Cnss. A la télévision nationale jeudi dernier, le ministre du développement a donné les raisons qui ont amené le Conseil des ministres à relever M. Ali Yérima de ses fonctions. Décision prise à partir du rapport de l’Ige sur la Cnss. «A Monsieur Ali Yérima, il ne lui a pas été reproché de prévarications ni de détournements sauf les quelques problèmes qui relèvent par exemple des manuels de procédure qui datent de 2003 (…) Nous avons affaire à une Cnss qui a fait un bénéfice de 54 Milliards, qui a des dépôts dans des banques de 300 Milliards. Il y a eu une nouvelle vision. C’est une nouvelle vision qui veut que ces ressources là, on puisse optimiser des placements, qu’on puisse créer des fonds souverains pour aller vers des investissements surtout vers la réalisation des grands travaux que le gouvernement, le Chef de l’Etat auraient souhaité. Donc face à cette nouvelle vision, il a été procédé au relèvement de Monsieur Ali Yérima de son poste (…) C’est pour favoriser le dialogue qu’il doit y avoir entre le Conseil d’Administration et le Directeur Général…», a expliqué Marcel de Souza sur l’Ortb Tv le jeudi 02 janvier 2014.

Les syndicats tiennent le gouvernement

Et justement, le gouvernement se met tout seul en difficulté. Il devra maintenant trancher l’une des principales revendications de la grève générale des Confédérations et centrales syndicales, celle qui demande le relèvement de leurs postes respectifs de préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral et de commissaire du Commissariat central de Cotonou. Les syndicats les accusent d’avoir ordonné la répression sanglante de la marche du 27 décembre 2013. «En tout état de cause, les signataires de la présente motion conditionnent l’ouverture de toutes négociations avec le pouvoir à la satisfaction des revendications ci-dessus énumérées, et la présente motion pourrait être reconduite à tout moment. Seul le gouvernement sera tenu responsable des déconvenues qu’engendrerait son entêtement à mépriser lesdites revendications», a souligné la motion de grève des travailleurs envoyée au ministre du travail, de la fonction publique, de la réforme administrative et institutionnelle, chargé du dialogue social. Deux jours de débrayage dans la fonction publique, selon les spécialistes, équivalent à plusieurs milliards de perte pour l’Etat. Et les syndicats pourraient ne pas s’arrêter à ces 48 heures de grève, selon la motion. Le gouvernement a limogé Ali Yérima afin de favoriser le dialogue au sein de la Cnss dans le but de capitaliser les bénéfices enregistrés par le démis. En face du durcissement du mouvement des syndicats, et confronté à l’amenuisement des ressources financières, le gouvernement sera peut-être aussi obligé de satisfaire les revendications des grévistes, y compris le relèvement de leurs fonctions de MM. Placide Azandé et de Pierre Agossadou, afin de garantir le dialogue et la paix et surtout sauver les milliards perdus lors de ces grèves. Selon les indiscrétions, l’Exécutif ne reprocherait rien au préfet et au Commissaire. Tout comme il a fait la sourde oreille en ce concerne le désormais ex Dg/Cnss. Mais finalement, Ali Yérima, faut-il le rappeler, était fortement décrié. Le Conseil d’administration et des travailleurs de la Caisse voulaient sa peau. Ils l’ont finalement eue.

Grégoire Amangbégnon

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