La policière Bissaloué Dalila en service à la Brigade économique et financière (BEF) et poursuivie pour vol de plusieurs millions Fcfa mis scellés risque 10 ans de prison ferme plus 5 millions Fcfa d’amende à verser au Trésor public. C’est du moins ce qu’a requis le ministère public contre elle à l’issue de l’audience de ce lundi 20 juin 2022 à la Cour de Répression de Infractions Économiques et du terrorisme (CRIET). Arrêtée le 29 avril dernier, dame Bissaloué E. Dalila, son copain Moumouni Alahassa, un homme en couple avec une autre femme et présumé complice, respectivement poursuivis pour abus de fonction et blanchiment d’argent et complicité de blanchiment d’argent, étaient déjà à une précédente audience le lundi 16 mai 2022 où le modus operandi du vol de l’argent avait été dévoilé.
Dans sa déposition à la barre ce jour-là, il s’est avéré qu’elle a pris le temps de bien préparer ses vols répétés d’argent mis sous scellés comme pièces à conviction de la police. Selon ses dires, elle maîtrisait parfaitement le coffre où était disposé de l’argent et a même pu imaginer comment elle pouvait en soutirer sans réveiller aucun soupçon. Il fallait donc mettre la main sur la clé nécessaire pour ouvrir le coffre, une clé que garde son supérieur hiérarchique dans un tiroir fermé par un autre agent de la police et accroché à un trousseau de clés par cet agent. Elle a donc guetté le détenteur du trousseau de clés jusqu’à ce que celui-ci l’ait un jour oublié sur la table. Il ne fallait donc pas perdre du temps. Elle a retiré la clé du tiroir puis la clé du coffre contenant de l’argent. Chaque fois qu’elle retirait de l’argent contenu dans des enveloppes, elle les remplaçait par des coupures de papiers vierges. Interrogé à la barre, son supérieur hiérarchique, a confié à la Cour que n’eût été la vigilance de l’un des agents de la BEF lors d’un contrôle de routine, personne n’allait constater la disparition de l’argent. Toujours à la barre, dame Bissaloué E Dalila, reconnaît avoir agi seule, mais elle affirme avoir soutiré au total 14 millions Fcfa au lieu de 17 millions Fcfa. Contre son copain Moumouni Alahassa, le ministère public a requis 10 ans de prison dont 5 ferme.