Le Bénin est cité en exemple par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) avec son modèle atypique et innovant de cantines scolaires. La Vice-Présidente de la République, Mme Maryam Chabi Talata Zimé Yérima séjourne depuis quelques jours à Rome, où elle représente le Chef de l’Etat dans le cadre du Conseil d’Administration du PAM. Elle a présenté le programme des cantines scolaires initié par le Président Patrice Talon et qui confère aujourd’hui au Bénin une grande reconnaissance internationale.
La Vice-Présidente de la République du Bénin lors de sa présentation à Rome
Le Bénin a séduit le Conseil d’Administration du PAM qui vient de se tenir à Rome en Italie.
Ce fut un honneur pour la Vice-Présidente de la République, de prendre la parole, au nom du Chef de l’Etat empêché, à la session annuelle du Conseil d’Administration du Programme Alimentaire Mondial.
En qualité de Grand Maître de l’Ordre national, c’est lui qui récompense les mérites des meilleurs de ses concitoyens pour services rendus à la Nation. Mais aujourd’hui, c’est le PAM qui reconnait et le récompense pour services rendus aux apprenants avec l’installation des cantines scolaires au Bénin.
La Vice-Présidente du Bénin ( troisième à partir de la gauche) suivie du Directeur Exécutif du PAM et du Représentant Résident du PAM au Bénin à l’ extrême droite
Très honoré personnellement par sa désignation comme Champion de la coalition mondiale de l’alimentation scolaire, Patrice Talon aurait pu être présent aux assises de Rome, mais c’est un homme qui sauf cas de force majeure, n’accepte pas l’exposition des bonnes œuvres qu’il accomplit dans la sphère privée ou publique. La fin d’une bonne action dit-il souvent, c’est d’en parler soi-même. C’est donc aux autres, aujourd’hui au PAM avec ses plus hauts responsables de reconnaître les mérites d’un tresseur de bonnes cordes.
Le Président Patrice Talon et son peuple témoignent au PAM par la voix de la Vice-Présidente leur gratitude infinie, pour cette attention non attendue à leurs initiatives dans l’alimentation scolaire au Bénin.
Les fondements de la reconnaissance mondiale décernée au Bénin
La Vice-Présidente de la République a su trouver les mots justes pour peindre la situation au Bénin d’avant l’avènement des cantines scolaires. Pour Maryam Talata, au Bénin, dans les milieux ruraux, avant le lancement des cantines scolaires, de nombreux enfants filles et garçons parcouraient des kilomètres pour se rendre à l’école et ils y restaient souvent le ventre creux jusqu’au retour chez eux, pour prendre un déjeuner partagé à la hâte avant de reprendre une seconde fois le chemin de l’école fatigués et épuisés. Dans cet état, ils ne pouvaient guère bien suivre les cours et finissaient par décrocher du fait de la pénibilité de leurs conditions d’apprentissage et des mauvais résultats générés. Les réfectoires au Bénin, avant l’avènement des cantines scolaires étaient aussi des jungles où les écoliers les plus forts dictaient leurs lois aux autres plus faibles, à l’issue des enseignements. Les écoliers pauvres, naïfs ou faibles, bien qu’ils aient leur argent de poche ne s’alimentaient guère, car ils étaient soit contraints au jeûne, soit victimes de vol d’argent de poche, de confiscation d’argent de poche ou de repas, d’obligation de partager leur repas individuel, de menaces ou d’agressions. C’est-à-dire que l’école sans les cantines scolaires est le premier milieu social où les enfants font l’expérience des maux qui minent notre société, à savoir : les inégalités sociales, la violation des droits humains, les déviances, l’agressivité, la violence, l’égoïsme, et l’individualisme.
Pourtant l’école devrait être un lieu d’apprentissage de la sociabilité, de l’entraide, du partage, de la bienfaisance, de l’amitié, bref des valeurs cardinales qui promeuvent le vivre ensemble.
Mais face au manque et à la rareté, ces valeurs sont rapidement enterrées.
Accueil de Madame Maryam Talata, Vice-Présidente du Bénin au siège du PAM à Rome en Italie
Le discours de la Vice-Présidente du Bénin appuyé par des témoignages émouvants a soulevé dans l’assistance une salve d’admiration et de plaidoyer portée par le Directeur Exécutif du PAM qui est venu constater de visu le modèle béninois, il y a quelques mois. Pour David Beasley, « Investir dans l’alimentation scolaire, c’est investir dans le futur et c’est un investissement essentiel, quels que soient les aléas et les crises. Je dois ajouter qu’investir dans l’alimentation scolaire, c’est également créer des opportunités pour que les familles se prennent en charge elles-mêmes. C’est créer également des opportunités pour le développement agricole, pour booster la production vivrière et cela n’a pas de prix. Les repas scolaires représentent la fondation pour le futur. »
L’Assistante du Directeur Exécutif du PAM échangeant avec la Vice-Présidente du Bénin
Mieux qu’une fondation pour le futur, l’événement qui met le Bénin sous les projecteurs internationaux a d’autres enjeux que l’invitée VIP du PAM n’a pas manqué de rappeler. « N’ayant pas suffisamment de ressources minières ou matérielles, le Bénin ne mise que sur ses ressources humaines pour son développement. C’est pourquoi, le Président Patrice Talon a fait le choix d’investir énormément dans le capital humain. S’agissant des investissements à la base, avec les cantines scolaires, le Bénin a fait d’énormes efforts. De fait, en 2016, au démarrage du premier quinquennat du Président Patrice Talon, le programme des cantines scolaires touchait à peine 20% des apprenants. Soit 1 enfant sur 5, pour un budget d’un peu moins d’un milliard de franc CFA par an, consacrés bien plus aux réunions et tâches administratives qu’à la seule alimentation des écoliers. Ce programme faisait également face à des problèmes de détournement et vol de vivres destinés au fonctionnement des cantines. Avec la réforme entreprise par le nouveau régime, des mesures fermes et rigoureuses ont été prises pour y remédier avant l’option de l’extension du programme à d’autres écoles. Des agents indélicats coupables des détournements de vivres destinés aux cantines ont été durement sanctionnés. Et c’est le lieu de saluer la lucidité et la ferme volonté politique du chef de l’Etat ; car autrement il serait difficile d’avancer dans ce programme qui est gangréné par des dérives de tout genre. Le Président, confiant et rassuré après l’assainissement du milieu s’est résolu à consacrer plus de ressources aux cantines scolaires jusqu’à couvrir en un premier temps 31% des enfants, soit un enfant sur trois avec un budget de six milliards de franc CFA, soit six fois le montant du budget au lancement du programme. Dans le même temps, pour plus de transparence et d’efficacité dans la mise en œuvre du programme d’alimentation scolaire, le gouvernement a fait le choix d’un partenariat technique avec le Programme Alimentaire Mondial, en service au Bénin et dont l’expertise est avérée. Les résultats encourageants enregistrés par la suite ont motivé plutôt notre pays à passer ensuite en 2018 d’un enfant sur trois mangeant à l’école à midi à un enfant sur deux avec un taux de couverture de 51% et un budget de 15 milliards de franc CFA par an. A ce stade, le Bénin a bénéficié de l’appui de nombreux partenaires mobilisés autour de cette cause, après l’organisation de la table ronde de juin 2018 sur les cantines scolaires. Du fait de la forte et inébranlable volonté politique du chef de l’Etat à renforcer et maintenir le cap, le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) a été stabilisé malgré la crise de Covid 19 permettant au pays d’adhérer à la Coalition mondiale de l’alimentation scolaire.››
Discussions conviviales entre le Directeur Exécutif du PAM au milieu entouré de la Vice-Présidente du Bénin ( à gauche) et du Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ( à droite)
Autre sommité du monde de l’alimentation et de la nutrition présente aux assises de Rome, M. Qu Dongyu, Directeur Général de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), qui a reconnu et salué le génie béninois incarné par le Président Patrice Talon. « Comme je l’ai dit à Madame la Vice-Présidente, le Bénin a la chance d’avoir un leader visionnaire qui a accompli des choses extraordinaires concernant l’alimentation scolaire. J’ai été également frappé par les performances agricoles du Bénin. Au vu de tout cela la FAO est disposé à accompagner le Bénin vers un système alimentaire et nutritionnel plus résilient et plus productif et qui permet de nourrir mieux les Béninois et qui permet aussi aux petits producteurs de mieux vivre de leurs cultures. C’est dans cette vision que nous sommes disposés à travailler avec le PAM pour accompagner la vision du Gouvernement béninois. Nous allons travailler main dans la main pour développer non seulement le secteur des produits vivriers pour permettre aux populations de mieux se nourrir et mais aussi renforcer les petits producteurs afin qu’ils puissent mieux vivre de leur travail. »
La Vice-Présidente du Bénin et le Directeur Exécutif du PAM répondant aux journalistes.
Après quatre années de mise en œuvre du PNASI sous la férule d’un manager hors pair en la personne de Monsieur Guy Mesmin Adoua, le Bénin peut se targuer d’être sur le bon chemin au regard des statistiques qui ne font que grimper d’année en année et qui obligent au maintien du programme. Madame la Vice-Présidente de la République ne s’est pas empêchée de le rappeler.
« Aujourd’hui la résilience et le succès du Programme d’alimentation scolaire au Bénin justifie non seulement son maintien mais aussi et surtout son renforcement et son extension à 75% des bénéficiaires sur le budget national avec l’accompagnement technique du PAM et conformément aux prévisions du Programme d’actions du gouvernement.
Avec le Programme d’alimentation scolaire, le Bénin est passé de 1
579 écoles à cantines scolaires en 2016, à 5 349 écoles en 2022 et de 276 132 écoliers bénéficiaires du programme à 1.051.588 écoliers bénéficiaires avec un budget de 51 milliards de francs CFA sur cinq ans et une prévision annoncée de 150 milliards FCFA pour les cinq prochaines années sur le budget national.
A efficacité éprouvée, le nouveau modèle béninois de cantines scolaires d’inspiration présidentielle sur financement national a de beaux jours devant lui avec l’expertise technique du PAM.
Soixante ans d’assistance mondiale aux précarisés autour de cent millions de vies sauvées, couronnés par le prix Nobel de la paix, le PAM au Bénin comme partout dans le monde demeure toujours fidèle à sa vocation : sauver des vies, changer les vies.