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Dépénalisation de la diffamation et injure via les réseaux sociaux: Le Niger montre la voie au Bénin

Publié le vendredi 24 juin 2022  |  Matin libre
MTN-BÉNIN
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare »
Cotonou le 22 juin 2018. MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare » avec le ministère d`Etat chargé du plan et du développement, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l’économie numérique et de la communication Photo : Aurelie Adam Soulé Epse Zoumarou, Ministre de l`Economie Numerique et de la Communication du Benin
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Au Niger, les députés ont approuvé mardi 21 juin 2022, le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 2019-33 du 03 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité. Ainsi, avec cette mise à jour, même si la loi complétée et modifiée maintient la prison et des peines complémentaires pour les délits de xénophobie et de racisme, il faut souligner qu’elle a beaucoup évolué. Puisqu’elle supprime désormais la peine privative de liberté quant à la diffamation et à l’injure. Et ce, au profit des amendes. En justifiant cette initiative, l’exécutif nigérien estime que cette loi a pour souci d’élargir l’espace de liberté. Mieux, ces autorités ont également attesté de ce que la venue de cette loi favorisera l’alignement sur le texte de la presse dépénalisant certaines infractions par voie des medias. En vigueur depuis 2019, voilà le Niger qui prend une décision quoique sage et salutaire de par le monde, en requinquant cette loi ayant depuis trois ans donc, éreinté la liberté d’expression chez ce voisin béninois qui vient d’ailleurs d’assurer l’alternance au sommet de l’État. Quand on sait qu’au Bénin à côté, il y a une loi pareille faisant fureur surtout du côté des activistes de l’opposition, des voix critiques et même des journalistes jetées en prison pour diffamation et injure au grand dam de la loi portant Code de l’information et de la communication, il n’est pas illusoire de penser que le pays de Mohamed Bazoum fait de bonds en ce qui concerne la liberté d’expression et de presse. Un constat qui s’est d’ailleurs généralisé à en croire les nombreux témoignages et satisfécits décernés par maintes personnalités de la société civile et acteurs même de l’opposition nigérienne, depuis que cette proposition a été transmise au parlement nigérien. Le Bénin qui depuis l’avènement de la loi du numérique recule dans les nombreux classements de liberté d’expression réussira-t-il à penser dans ce sens ? Si pour l’heure, l’application de cette loi controversée permet au régime de Patrice Talon sous lequel elle est née de contrôler voire de faire taire des voix dissonantes sur WhatsApp, Meta et Cie, il est à noter que le Niger lui montre la bonne voie. Reste au chantre de la Rupture et du Nouveau départ de l’emprunter ou de demeurer statique. Toutefois, il est chelou qu’un pays qui se dit toujours démocratique fasse de la peine privative de liberté une nécessité pour des délits, dont la condamnation est régie par des amendes chez des voisins.

M.M
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