Géographe-territorialiste du développement, chercheur-institutionnaliste de réformes publiques, formateur-conférencier en système de gouvernance et analyste du profil sécuritaire territorial et de la citoyenneté. Ainsi se résume le parcours professionnel du Dr Simon-Narcisse Tomety. Depuis plusieurs années, cet universitaire fait la promotion de l’éducation à la citoyenneté en Afrique.
Oui, c’est ça qu’on appelle une VILLE RÉSILIENTE, paraît-il au ministère du cadre de vie. » Les gens vont sortir de chez eux, vont monter sur le bitume. »
Monsieur José Tonato a fait ainsi sa prophétie. Cotonou n’est pas une ville résiliente en 2020 et nous sommes déjà en 2022 et il va falloir que le serviteur du cadre de vie nous donne la nouvelle échéance. Cotonou ne sera pas non plus en 2031 une ville résiliente par rapport aux inondations. Une prophétie peut en cacher une autre. Et voilà la mienne qui relève du doute méthodique et non de l’école des certitudes absolues.
Le ministre Tonato est abusivement un politicien optimiste. Je préfère qu’il demeure un technicien prudent. Quand il parle, nous sommes gênés des certitudes qu’il étale comme s’il est un messager particulier de Dieu. C’est le passé et le présent qui nous appartiennent mais le futur nous exige plus d’hypothèses et de prudence que de certitudes prophétiques.
Les ressources sont en train de s’assécher sur les marchés financiers. Pourquoi, vos prophéties n’ont pas vu venir les conséquences dramatiques du Covid19 et de la guerre en Ukraine avec la montée en flèche de la cherté de la vie. En définitive, les Béninois auront à serrer leurs ceintures durant les 10 ans de pouvoir du président Talon. Je vous souhaite de réaliser 90% du PAG et le peuple viendra vous ovationner avec des estomacs creux.
90% des Cotonois ne mettront plus pieds dans les eaux souillées de ruissellement ou en stagnation en saison des pluies. Et monsieur Tonato va jusqu’à dire « ça je suis formel que nous allons sortir définitivement des questions d’inondations ». Ça me fait sourire et pleurer en même temps.
Monsieur le ministre, Tomety ne croit pas du tout à votre prophétie. Vous allez trouver les moyens où pour empêcher l’inondation à Cotonou. Je comprends pourquoi, le peuple béninois est affamé et sans résilience parce que vous préférez mener une lutte perdue d’avance contre l’inondation à Cotonou au lieu de produire massivement pour nourrir le peuple.
C’est dommage pour le Bénin! La république des certitudes et nous y sommes. Vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes déjà dans le rétropédalage dans votre secteur.
Arrêtez de surendetter le Bénin s’il vous plaît à travers les infrastructures. Nous avons faim et c’est la vraie urgence nationale. Le président Talon reprochait au président Yayi de signer à la fin de son dernier mandat des accords de prêts de 1200 milliards de fcfa pour construire des routes et il désapprouve devant la presse béninoise cette conception imprudente du développement. Il trouvait important d’investir massivement dans l’agriculture pour accroître notre souveraineté alimentaire.
Sur ce point, je suis en phase avec monsieur Talon. Seulement qu’à l’épreuve du pouvoir, il reproduit le même modèle que celui de monsieur Yayi à la différence que le régime de la « rupture » et du « nouveau départ » a adopté un schéma néolibéral radical basé sur l’empierrement du Bénin dont vous êtes le chef de bataillon.
Si vous pouvez diminuer la part de certitudes absolues dans vos propos, vous serez plus convaincants.