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Noel Chadaré sur zone franche : « On débat des sujets, mais on n’avance pas, on piétine »

Publié le mardi 28 juin 2022  |  Fraternité
Noël
© aCotonou.com par Didier Assogba
Noël Chadaré, Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin)
Bourse du travail de Cotonou le 18 Novembre 2016. Meeting des femmes vendeuses du marché Missèbo. Elle dénoncent les décisions arbitraire du préfet Modeste Toboula.
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Le Secrétaire Général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) Noel Chadaré a été reçu ce dimanche 26 juin sur l’émission ‘‘Zone Franche’’ de la chaine de télévision Canal 3. Le syndical a fait le point de la situation de la situation des travailleurs.


Noel Chadaré a donné de la voix sur la situation des travailleurs au Bénin sous le régime de Patrice Talon. Le Secrétaire Général de la Cosi-Bénin n’a pas fait de la langue de bois. Pour lui, le gouvernement ne fait pas d’efforts pour régler les problèmes des travailleurs malgré la tenue régulière des cadres de dialogue. « Le dialogue social dans la forme, vous avez la tenue des cadres de dialogue, des différents forums, les différents comités administratifs paritaires qui se tiennent régulièrement. Au plan national, nous avons la commission de négociation Gouvernement- centrale syndicale qui se tient de façon sporadique mais qui ne se tient comme les textes le disent. La preuve est que nous avons ce cadre de session ordinaire au palais mais depuis rien. Donc dans la forme, on donne l’impression qu’il y a dialogue mais dans le fond les choses n’améliorent pas pour autant la situation des travailleurs. On débat des sujets mais on n’avance pas, on piétine. On utilise les lobbyings et les relations personnelles en dehors des cadres et on n’avance pas. Il y a des problèmes des travailleurs depuis un certain temps qui sont toujours et on revient dans le cadre de dialogue dans la grande commission plusieurs là-dessus. On constate que ce dialogue fait du surplace. On n’avance pas. Il y a quelques bribes de résultats, mais on n’a pas ce qui va changer la vie du travailleur », a-t-il expliqué. Tout en concédant le droit au gouvernement de retirer sa signature de la charte qui prévoie le conseil national du dialogue social, le Secrétaire Général a jugé la démarche du chef de l’Etat non élégante. « C’est le droit pour le chef de l’Etat de se retirer de la charte mais il aurait pu être élégant en nous associant à la décision. Nous, les centrales et confédérations syndicales avons montré notre volonté de dialoguer mais nous n’avons pas le retour de l’ascenseur. Nous avons l’impression que le gouvernement ne veut pas aborder les sujets pour régler le problème des travailleurs », a-t-il soutenu.
Pour Noel Chadaré, les travailleurs se portent mal. Il réclame qu’on leur paie des salaires à l’indice réel. Le syndicaliste s’est appuyé sur des situations des travailleurs dans quelques domaines. Dans le secteur de la santé, Noel Chadaré a relevé des disparités salariales qui existent entre des travailleurs à diplômes égaux et le non reclassement des gens formés hors plan. « Nous constatons qu’on ne donne pas le même salaire aux travailleurs qui ont le même diplôme et recruté dans la même année. La sage-femme fonctionnaire d’Etat et la sage-femme contractuelle d’Etat n’ont pas le même salaire. On dit qu’il faut corriger, le conseil des ministres a donné des instructions parce qu’on a tellement revendiqué. Mais depuis 2017, on est dans ça, la situation ne s’est pas réglée. La situation des agents qui ont une formation hors plan. Des gens sont allés en formation avant qu’on élabore un plan de formation du secteur de la santé mais ceux-là sont utilisés pour la nouvelle formation mais le salaire n’est pas amélioré. On devrait les reclasser », a-t-il relevé.
Dans le secteur de l’enseignement, l’invité est revenu sur la situation des enseignants recrutés en 2008, formés et en attente de reclassement. Il s’est indigné sur le fait que le dossier piétine depuis des années et que les concernés font les tours sans trouver de satisfaction. Et pourtant souligne-t-il un arrêté existe signé entre les ministères de l’enseignement secondaire, de la fonction publique et des finances pour leur reclassement mais il se trouve qu’il a eu des erreurs administratives a-t-il révélé. « Depuis 15ans, les gens sont au même salaire. Leurs camarades qui sont reclassés et qui n’ont pas le même problème qu’eux sont à 1.6 mais eux sont scotchés à 1.1 ou à 1.3 », s’est expliqué le Secrétaire Général de Cosi-Bénin. Le syndicaliste rassure néanmoins que la lutte syndicale n’est morte et que la lutte se fait sans tambour battant.

Ange M’TOAMA (Stag)
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