Dans une publication relayée par le Bulletin de l’Ordre national des médecins du Bénin, Dr Mylène Grimaud dévoile des conseils pour mieux prendre soin de ses reins. Lire plutôt !
Conseils du Dr Mylène Grimaud
Les reins, deux « filtres » intelligents en forme de haricot sont des organes nobles qui jouent des rôles majeurs : épurer le sang des déchets de notre organisme, assurer l’homéostasie, synthétiser des hormones tels que l’érythropoïétine (indispensable pour éviter l’anémie), le calcitriol nécessaire au métabolisme du calcium.
En néphrologie, la prévention est primordiale. En effet, les maladies rénales, lorsqu’elles sont méconnues, mal ou non traitées, conduisent inexorablement à l’insuffisance rénale terminale, irréversible, et son corollaire, la dialyse (avec toutes ses conséquences financières, familiales, professionnelles et sur la qualité de vie). Découvrons les 8 règles d’or pour préserver nos reins.
Conseil N°1 : Je reste en forme et actif
Une activité physique régulière, en endurance, à la bonne intensité (à la limite de l’essoufflement mais en étant capable de parler) présente un effet bénéfique sur la pression artérielle et contribue à préserver le rein.
Trente (30) à soixante (60) minutes par jour trois (3) fois par semaine, de marche rapide, course à pied, natation ou cyclisme ou encore 10.000 pas par jour.
Conseil N°2 : Je fais régulièrement évaluer ma glycémie
Le diabète (ou taux élevé chronique de glycémie) peut altérer la fonction rénale. On parle alors de néphropathie diabétique.
Contrôler sa glycémie si l’on est à risque pour un diagnostic et une prise en charge précoces du diabète.
Conseil N°3 : Je surveille ma pression artérielle
Une hypertension (pression artérielle supérieure à 140/90 mm Hg) chronique et non contrôlée est un facteur de risque d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) et de néphropathie.
Faire régulièrement évaluer sa pression artérielle y compris en automesure à l’aide d’un tensiomètre portable.
Conseil N°4 : Je veille à boire régulièrement et suffisamment
Cela facilite l’élimination par le rein de l’urée, du sodium et autres déchets issus du métabolisme corporel.
Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour, répartis en prises régulières sur la journée, en adaptant la quantité à son activité et sa condition physique.
Conseil N°5 : Je contrôle mon alimentation et mon poids
Consommer trop de sucres, de graisses entraine le surpoids. Consommer trop de sel peut induire une hypertension artérielle. Consommer trop de protéines épuise le rein.
Limiter la consommation de sel à 5 à 6 grammes par jour :
> bannir les bouillons cube +++ > cuisiner des légumes et fruits frais, en privilégiant les aliments alcalinisants (nos reins détestent l’acidité !) comme l’ail, le chou, la carotte, la banane, le citron
> éviter les plats cuisinés industriels, les conserves
> limiter les boissons et eaux gazeuses et les médicaments sous forme effervescente.
Redécouvrir les épices, herbes aromatiques, ail, oignon, gingembre, jus de citron… pour relever le goût
Limiter l’apport de protéines animales : éviter de manger de la viande, des œufs ou du poisson tous les jours et à chaque repas.
Conseil N°6 : J’arrête de fumer
Le tabac altère l’ensemble des vaisseaux du corps; il réduit donc la qualité de l’irrigation des organes. Moins bien irrigués, les reins fonctionnent moins bien. Par ailleurs, le risque de cancer du rein est 50% plus élevé chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
5% de béninois fument du tabac selon l’enquête STEPS1 (NDLR2 ) : ces chiffres ne concernent pas la consommation de la chicha, actuellement à la mode au Bénin.
Conseil N°7 : J’évite l’automédication et l’usage abusif et non contrôlé de décoctions
Les prises régulières d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène par exemple) ou de certains antibiotiques à des posologies inadaptées (aminosides) peuvent affecter le rein. Il en est de même des décoctions sans maitrise des composants ni des proportions.
Consulter son médecin traitant lorsqu’on est malade.
Eviter la phytothérapie « sauvage »
Conseil n°8 : Je connais mes facteurs de risque et je fais évaluer ma fonction rénale
L’insuffisance rénale ne provoque aucun symptôme perceptible avant un stade très avancé, d’où l’importance du dépistage en présence des facteurs de risque suivants : hypertension artérielle, diabète, tabagisme, surpoids, antécédents familiaux de maladie rénale ou une susceptibilité génétique (origine africaine notamment)
Evaluer une fois par an au minimum, la fonction rénale par une prise de sang (créatinine et urée) et une bandelette urinaire (micro-albumine) chez son médecin traitant ou en médecine du travail
Au-delà de 60 ans et en présence d’un facteur de risque, une surveillance régulière est nécessaire.
Quelques chiffres sur les reins
12 (centimètres), la longueur d’un rein, pour 6 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur.
180 (litres), la quantité de sang filtrée par les reins chaque jour, soit 120 ml par minute.
80 (%) des personnes localisent les reins en bas du dos ; ils sont au milieu du dos, en dessous du diaphragme.