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Service d’Avortement: l’Abpf réunit des journalistes pour déconstruire les mythes autour

Publié le mardi 5 juillet 2022  |  Matin libre
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© Autre presse par dr
La grossesse
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Dans sa mission de promouvoir la santé sexuelle et de la reproduction, l’Association béninoise pour la Promotion de la famille (Abpf) a organisé un atelier de déconstruction des mythes au sujet de l’avortement. Plusieurs objectifs sous-tendent cet atelier placé sous le leadership du projet Right here, right now 2 (Rhrn2) et qui a rassemblé des journalistes de diverses villes du Bénin. C’était du 27 juin au 1er juillet 2022 à Lokossa.



Clarifier les valeurs des journalistes des zones d’intervention du projet sur la thématique de l’avortement, déconstruire les mythes au sujet de l’avortement à l’endroit des journalistes, renforcer leur capacité sur les langages appropriés en matière d’avortement. Ce sont, entre autres, les buts visés à travers l’atelier, aux dires de la Coordonnatrice du projet Right here, right now 2 (Rhrn2) au Bénin, Florence Djihoun.

Procédant à l’ouverture de l’atelier, elle a laissé entendre que depuis le vote de la loi N°2021-12 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin, notamment en son article 17 qui traite de l’Interruption volontaire de grossesse (Ivg), qu’il y a beaucoup d’idées préconçues autour. L’avortement au Bénin étant déjà un sujet tabou ; la parole n’est pas libérée autour de la thématique. Il s’agit donc à travers cet atelier, signifie-t-elle, de faire des journalistes conviés, des relais afin qu’ils passent l’information utile et vraie ; qu’ils servent d’intermédiaires auprès des populations sur ce qu’est ou n’est pas, l’avortement sécurisé.

Le Trésorier général de l’Association ne dira pas le contraire. Intervenant au nom de la présidente de l’Abpf, Saturnin Agbikossi estime qu’à travers ceux-ci, « on peut atteindre les hameaux les plus reculés de notre pays ». Dans ses mots de clôture de l’atelier, il a confié qu’il nourrit l’espoir que de Banikoara à Parakou en passant par Kandi sans oublier Savalou, Lokossa et Cotonou, que les objectifs soient atteints.

De la formation…

Présentation du cadre légal de l’avortement au Bénin ; Présentation du projet Right here, right now 2 (Rhrn2) ; Clarification des valeurs et attitudes au sujet de l’avortement ; Comment parler de l’avortement ? Que faut-il savoir sur l’avortement ? Règles d’or d’élaboration des messages sur l’avortement ; comment éviter les termes stigmatisants? Ces sous-thématiques ont constitué l’essentiel au menu durant ces jours de formation qui ont vu distribuer les experts (Gloire Ayetolou, Roger Tognisso, Kader Avonnon) pour éclairer la lanterne des journalistes.

Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) font-ils savoir, chaque année, 4,7 % à 13,2 % des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé. Dans les régions développées, on estime que pour 100 000 avortements non sécurisés, 30 femmes meurent. Dans les régions en développement, ce nombre s’élève à 220 décès pour 100 000 avortements non sécurisés. Lesquels avortements non sécurisés constituent par ailleurs, la 2ème cause de décès maternels. Pour eux, l’avortement sécurisé reste un soin médical, un droit humain, une question de santé publique et il n’est qu’un aspect de la santé sexuelle.

Savoir utiliser les terminologies

Dans ses écrits ou propos, le journaliste est appelé à utiliser le langage approprié, à être regardant vis à vis de certaines terminologies pour ne pas verser dans la stigmatisation, conseillent les experts de l’Abpf.

Par exemple, au lieu de dire « Père ou mère d’une grossesse », ce qui implique que le fœtus est déjà un enfant, il serait plutôt bienséant de dire « femme enceinte et partenaire de la femme enceinte ». On ne « se débarrasse pas non plus d’une grossesse » mais on « choisit ou décide de ne pas poursuivre la grossesse ». Ne pas non plus dire « Avorter un enfant, avorter » mais « mettre un terme à une grossesse ». Également, pour ceux qui affirment qu’au Bénin, l’avortement est illégal, il est plutôt « restrictif, limité, ou légal dans certains cas ». On ne « prévient pas non plus l’avortement », on « prévient les grossesses non désirées ». « Avorteur » n’étant pas un métier, il faut dire « prestataire de soins d’avortement ». « Plus d’un avortement et non avortement à répétition », « avortement au 2ème ou 3ème trimestre » au lieu de « avortement tardif », etc.

Des Mythes…

Nombreuses sont ces histoires qui se racontent sur l’avortement. Des affabulations, insiste un expert à un autre, distillées à tort ou à raison au sein des populations.

Entre autres mythes, « une femme qui avorte a le cancer de sein », ou « aura de difficultés à tomber enceinte par la suite ». Ce qui est faux avouent les formateurs puisqu’un avortement fait dans les bonnes conditions ne peut occasionner cela. Par ailleurs, il est dit que « les femmes n’auraient pas d’avortement si elles utilisaient de contraception ». Aux dires des communicateurs, à l’échelle mondiale, on estime chaque année, à 33 millions, le nombre de femmes ayant une grossesse non désirée alors qu’elles utilisent la contraception. Aucune méthode n’est par ailleurs efficace à 100%, soutiennent-ils.

Aussi, les assertions selon lesquelles, « tous les avortements sont dangereux », « la législation sur l’avortement entraînera la hausse du nombre d’avortement », « faciliter l’accès à l’avortement amènera les femmes à ne plus utiliser la contraception », sont fausses martèlent-ils.

Pour eux, tout ceci reste des mythes que les professionnels des médias sont appelés à déconstruire. Tout comme parallèlement, ils doivent faire attention aux images qu’ils utilisent dans leurs productions pour ne pas stigmatiser.

Quid du Projet Rhrn2

Le principal objectif du projet Right here, right now 2 (Rhrn2), selon les propos de sa Coordonnatrice au Bénin, Florence Djihoun, est de permettre aux jeunes dans toute leur diversité, de jouir de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs au sein des sociétés justes en termes de genre. Développé dans plusieurs pays, poursuit-elle, il est porté au Bénin par la coalition composée de l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf), le réseau Bénin synergie plus (Besyp), le Réseau ouest africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf Bénin) et l’Association des blogueurs du Bénin. Six communes sont prises en compte à savoir : Cotonou, Lokossa, Savalou, Parakou, Kandi et Banikoara.

MM
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