Face aux mesures sociales prises contre la cherté de la vie au Bénin : Florent Houessou félicite le gouvernement et fait deux propositions au président Talon
(Lire sa lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat)
Les mesures prises par le Gouvernement du président Patrice Talon pour atténuer un tant soit peu les affres de la cherté de la vie au Bénin n’ont pas laissé indifférent Florent Houessou. A travers une lettre adressée au N°1 des Béninois, le Gestionnaire de Risques Financiers et Conseiller communal de Sèmè-Podji a félicité tout l’Exécutif pour le pragmatisme avec lequel il gère la crise actuelle puis il a profité pour faire deux propositions au président Partrice Talon afin de remédier à de pareilles situations qui virent à la crise alimentaire.
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Son Excellence
Monsieur Patrice Athanase Guillaume TALON
Président de la République du Bénin
LETTRE OUVERTE
OBJET : Regard croisé sur les mesures sociales prises pour atténuer la cherté de la vie
Monsieur le Président,
Je ne saurai commencer sans vous exprimer combien il est toujours un honneur pour moi de pouvoir m’adresser à vous, dans la peau de l’observateur qui apprécie à sa juste valeur les charges qui sont les vôtres, le don de soi dont vous faites preuve afin de permettre à notre pays, le Bénin, de redorer son blason sur tous les plans, de se révéler, de lever la tête et tenir dans le concert des, fier de ses progrès sous votre gouvernance.
Monsieur le Président,
Je m’adresse à vous dans un contexte mondial secoué par une succession de crises, d’abord la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid 19 et dont les effets néfastes continuent de se faire ressentir, ensuite celle économique, relative aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, qui est encore au cœur de l’actualité, tant elle impacte tous les secteurs de l’économie mondiale, notre pays encore plus. Et comme précédemment dans la crise de la Covid 19, notre pays, résilient, a su réagir pour y faire face, grâce à une batterie de mesures sociales, afin d’atténuer aux populations les conséquences économiques de cette guerre, notamment la flambée des prix des produits de grande consommation.
Monsieur le Président,
En effet, en dépit des contraintes budgétaires, votre Gouvernement placé sous le signe du « Hautement Social » comme vous l’aviez promis à la cérémonie d’investiture pour votre second mandat, n’a pas tardé à prendre le taureau par les cornes, avec des mesures sur lesquelles il me plait de revenir, sans prétention de les citer toutes. Je sais juste qu’en trois (03) mois, ce sont plus de 80 milliards FCFA qui ont été décaissés pour soutenir les populations, tout en maintenant la réalisation des projets phares contenus dans le PAG2. Pour un pays à revenu essentiellement fiscal, c’est un grand effort qu’il convient de saluer. Au nombre des décisions courageuses que l’on ne peut se permettre que lorsqu’on maîtrise la gouvernance économique, il y a celle de l’exonération de la TVA sur les produits de grande consommation à savoir : le riz, les huiles végétales importées ou produites localement, le blé, la farine de blé, pour ne citer que ces produits. La réduction du fret maritime de 50% et celui aérien de 2/3 pour le calcul des droits de douanes à liquider. La subvention à plus de 30 milliards FCFA. La décision de suspendre la mise en œuvre de la hausse des tarifs de l'électricité jusqu'à la fin de l'année 2022, afin de les maintenir au même niveau que l'année 2021, tout en maintenant le tarif social. La subvention indirecte des engrais et pesticides à travers un appui évalué à 31.5 milliards FCFA qui fait passer le sac de 50 kg à 14 000 FCFA par exemple, et qui vient soulager les producteurs agricoles locaux dans un contexte où les engrais sont hors de prix sur le marché international. Pour maitriser le coût du transport, le prix du gas-oil est maintenu à moins de 700 FCFA contrairement aux autres pays de la sous-région où ce carburant est beaucoup plus cher.
Monsieur le Président,
J’ai pris connaissance, à l’instar de tous mes compatriotes, de cet ensemble de mesures sociales hardies prises par votre Gouvernement, pour soulager les populations. Et je ne peux que me réjouir de la rapidité avec laquelle celles-ci ont été prises. Je reste tout aussi admiratif devant la pédagogie qui a suivi, et qui a consisté à dépêcher en tournée sur le terrain toute l’équipe gouvernementale et bien d’autorités administratives à divers niveaux pour aller expliquer aux populations, les causes profondes de la flambée des prix des produits de grande consommation sur nos marchés. En effet, au regard de l’urgence dans laquelle nous étions et les difficultés que rencontraient les populations qui ont vu doubler les prix de certains produits comme le gaz domestique, le blé, le sucre, le riz, l’huile raffinée, tous importés, ainsi que sur certains produits locaux qui ont augmenté de prix, suite au coût élevé du transport, tributaire de la montée du coût du gas-oil sur le marché international et la très forte pression exercée sur notre production agricole, par les voisins qui ont fait des récoltes en-dessous de leurs besoins, il fallait réagir et votre équipe gouvernementale a su tirer son épingle du jeu, en désamorçant cette bombe sociale alimentée par les intoxications.
Monsieur le Président,
Je tiens à exprimer par cette lettre toute mon admiration à votre sens de leadership, de management, et adresser par la même mes vives félicitations à l’ensemble de l’Exécutif qui séduit de par sa capacité à toujours trouver les mécanismes idoines pour amortir les chocs exogènes. Cependant, il me plait de faire deux propositions sur lesquelles je sais que vous y travaillerez. D'abord pour remédier à de pareilles situations qui virent à la crise alimentaire, il nous faut, et c’est un impératif, une véritable réorganisation du secteur de la recherche, avec à la clé beaucoup d’investissements. Notre pays doit disposer des chercheurs qui puissent avoir les moyens pour des travaux qui vont nous permettre à terme de produire en qualité et en quantité des produits finis. Ensuite pour encourager la recherche et la production locale, il faut mettre en place une véritable politique axée sur la consommation locale, qui va passer du simple slogan aux habitudes de tous les jours. L’exemple des cantines scolaires dont l’essentiel de la matière première est issu de la production locale est édifiant et doit être généralisé dans plusieurs secteur pour booster l’économie nationale et nous rendre moins dépendants de l’extérieur. Pour y arriver, il nous faut veiller à la disponibilité des intrants pour les producteurs aux prix subventionnés, mettre en place les mécanismes de contrôle qui les mettent à l’abri de véreux revendeurs qui portent un coup à la production locale, en dévalisant les stocks et en les rendant plus chers pour les producteurs. Il faut également maintenir la veille autour de la sortie massive de nos produits agricoles en direction d’autres pays. A défaut de l’interdire, il faut la contrôler pour garantir d’abord leur disponibilité sur le territoire national.
Recevez, Monsieur le Président, tous mes encouragements pour la route qui reste à tenir.
Florent HOUESSOU
Gestionnaire de Risques Financiers et Conseiller communal de Sèmè-Podji