Depuis 48 heures au Bénin, c’est l’actualité de la démission du président de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou qui focalise les attentions. Dans l’opinion publique nationale et internationale, les supputations vont bon train quant à l’allure que prendront les évènements avec ce retour dans l’arène politique de l’ancien Avocat personnel du chef de l’État Patrice Talon. Si dans la foulée, des citoyens politiques ou non acceptent opiner dans les médias sur le sujet, dans la famille politique d’accueil de l’universitaire, c’est le calme plat, silence radio. Toutes les tentatives pour avoir des membres du parti Union progressiste (Up) qui puissent livrer leur avis sur cette démission de celui qui a été ancien Garde des Sceaux dans le gouvernement de Patrice Talon ont été vaines. Des concertations entre confrères journalistes (d’autres Rédactions) ont révélé la même chose. Personne ne veut prendre le risque de s’afficher. On sent une tétanisation au sein de cette formation politique qui soutient les actions du gouvernement. Du coup, les acteurs, même les plus connus dans ce genre d’exercice sont subitement devenus aphones et atones. Les plus courtois déclinent immédiatement l’offre pendant que les moins gentils vous rassurent et à la dernière minute, vous tournent en bourrique s’ils ne sont pas hors zone ou en mode off sur leur téléphone.
Sans risque de se tromper, ce sont des signes de ce qu’il y a méfiance ou même cela vient étaler à la face du monde que ce retour de Joseph Djogbénou pourrait raviver d’autres mécontentements. En tout cas, en attendant la réorganisation, ce samedi, des instances centrales du parti comme l’a annoncé la presse, le désormais ancien président de la Haute juridiction en matière Constitutionnelle doit savoir qu’il ne va pas d’office en terrain conquis. Il doit savoir que dans le marigot où va être célébré son retour, l’attendent des caïmans, des crocodiles et autres serpents. Sinon, si ce retour de l’homme était attendu et accepté de tous, les interviews devraient être systématiques avec tous les lauriers dressés pour saluer ce retour, telle l’entrée de Jésus-Christ à Jesuralem. Opter pour le silence de carpe comme on en a jamais observé, c’est expressif et simplement pathétique ! Tout analyste doit pouvoir le reconnaître.