Au palais central de Wéhondji à Abomey : Dada Dêwênondé Gbêhanzin installé

Publié le lundi 18 juillet 2022 | La Nation

© Autre presse par DR
Dada Dêwênondé Gbéhanzin lors de la cérémonie de son installation

Par Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines,

e nouveau roi du Danxomè, dada Dêwênondé Gbêhanzin, s’est installé officiellement au palais central de Wéhondji à Abomey. C’était le jeudi 14 juillet dernier après une procession royale à travers la ville d’Abomey.

Une nouvelle page de l’histoire s’est ouverte à Abomey la semaine écoulée. Du 14 au 18 juillet, les manifestations marquant l’installation du roi du Danxomè au palais central d’Abomey. La première phase a été consacrée à la sortie triomphale du nouveau souverain qui marque une nouvelle ère dans la cité historique : le règne de Dêwênondé Gbêhanzin.
En effet, en l’espace de six mois, les choses sont allées très vite dans la cité historique, surtout dans la vie de cet homme, la cinquantaine, qui a désormais les clés du palais de Houéhondji :
Dêwênondé Gbêhanzin. En février, il est intronisé roi des Béhanzin à Djimè puis, il prend le palais central le 14 juillet pour succéder à Kêfa Sagbadjou décédé en décembre dernier.
Jeudi 14 juillet dernier, est un grand jour pour la lignée Béhanzin secouée durant une décennie par un conflit fratricide. La mobilisation était forte et la joie se lisait sur les visages. Déjà tôt le matin à 8h, l’esplanade du palais privé du roi Béhanzin grouillait de monde. Dans cette foule, on distinguait la présence des cardinaux, des dignitaires à divers niveaux, princes et princesses, autorités politico-administratives et des délégations venues de toutes les régions du pays.
Il sonnait environ 10h30 quand dans un concert de louanges et de litanies à la gloire du nouveau roi, Dêwênondé Gbéhanzin, porté par un hamac sort du palais de Djimè. Fait exceptionnel, il est accompagné des chefs de canton, représentants la dynastie Houégbadja. Ensemble, ils mettent le cap sur Wéhondji, palais central d’Abomey. Cette procession royale s’est déroulée en plusieurs étapes permettant aussi au nouveau roi de faire les libations d’usage.
Il s’agit de, premièrement, l’étape de la place Goho, ensuite de celle de Dowomè et enfin celle de Wéhondji pour boucler la boucle. Dada Dêwênondé Gbêhanzin a fait allégeance, à l’étape de Dowomè, devant le palais de fonction du roi Béhanzin, à son ancêtre pour avoir sa bénédiction. Quelques mètres après, sur la cour extérieure du palais Wéhondji, le roi, toujours en hamac, a fait trois tours de l’arbre du faux acajou appelé en langue fon « Lissètin », (de son nom scientifique Blighia sapida). Il s’agit du rituel indispensable qui consacre la prise du pouvoir à Danxomè. «Si un prince, fût-il prétendant au trône de Houégbadja, n’a pas effectué ce rituel, cela signifie qu’il n’est pas encore Houégbadja », explique le notable Dah Tchankpannan Glèlè.

A l’issue de ce rituel, le cortège du roi entre avec enthousiasme à l’intérieur du palais sur la cour des artisans du roi avant d’accéder à la cour principale. C’est la destination finale. Dada Dêwênondé, assisté des prêtres et prêtresses des divinités du royaume, procède à la libation sur des tombes des anciens rois pour implorer leurs bénédictions et marquer aussi sa proximité avec eux.
Après cette procession royale et ces rituels, le nouveau souverain a pris place à Adjalalamè, la grande salle de réunion, où l’attendaient les princes, les princesses, les Dadassi, les Dah, les Gbonougan ou ministres du palais pour lui faire allégeance et lui souhaiter un heureux séjour au palais central de Wéhondji. Le sens de ce geste est qu’il confère désormais au nouveau locataire le titre de légataire légitime du trône de Houégbadja, père de tous les Hougbadjavi et fondateur du royaume de Danxomè.
Vantant les qualités du nouveau roi, Nan Djètinsa, dignitaire à la cour, présente cette accession de Dada Dêwênondé au trône de Houégbadja comme une chance pour le royaume de Danxomè dans la mesure où l’homme incarne la probité, l’honnêteté, la patience, l’amour, la justice, la solidarité, la fraternité et le bien-être collectif. Elle jure que c’est grâce à lui qu’elle a repris le chemin d’Abomey. « Ma mère est la jeune sœur à son père. C’était mon frère, c’était mon fils, aujourd’hui, il est mon père. C’est un homme sage, humble. Mais c’est un homme de principe difficile à faire plier. Il est accroché à ce qui lui paraît juste. C’est un homme attaché à ce qu’on appelle le devoir filial… », s’est-elle réjouie avant de prier pour que ce règne favorise le rayonnement du plateau d’Abomey.
Il est à noter que la deuxième phase de cette cérémonie d’installation, selon le programme exécuté, est faite essentiellement de libations dès l’arrivée chez le roi Glèlè Mintohoué et aux palais des rois Agadja et Akaba. Le lendemain 15 juillet, sont exécutées d’autres libations aux palais Kpatinssa et Atakinbaya en hommage aux rois Houégbadja, Tégbessou, Kpengla et Agonglo. La journée du 17 juillet faite de libations au palais de Hounli en hommage au roi Guézo. Et à la 4e journée, ce lundi du 18 juillet, les cérémonies d’installation du nouveau roi seront clôturées par une deuxième libation au palais Mintohoué en présence du roi et sa suite.

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