Quelques jours après sa démission de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou a pris, samedi 16 juillet dernier, les rênes du parti Union progressiste (Up). Conséquence immédiate, Bruno Amoussou se voit ainsi débarqué. Retraite politique forcée ou volontaire ? On en était là quand, des informations font été d’autres départs, et par des moindres, du bureau politique de l’Up. L’ancien président de l’Assemblée nationale Idji Kolawolé a été remplacé à la tête de la coordination Up du Plateau, tandis que son homologue Mathurin Coffi Nago a été remplacé à la tête de la coordination du Mono. Des informations font aussi état du départ d’Abraham Zinzindohoué du Bureau politique de l’Up.
Retraite forcée ou volontaire ?
Aussitôt arrivé, Joseph Djogbénou fait-il déjà le ménage ? Selon certaines informations, c’est au congrès extraordinaire qu’il a été décidé d’opérer des changements à la tête des coordinations, comme au sein du bureau politique. Mais pourquoi ce n’est que le cas Bruno Amoussou qui a été abondamment relayé à l’issue du congrès extraordinaire ? Cela ne donne pas l’impression d’une décision consensuelle, mais plutôt d’un départ forcé. On comprend le besoin d’apporter du sang neuf au sein de l’organe décisionnel de l’Union progressiste. Ceci d’autant plus que les personnes concernées ont cumulé plusieurs années à des fonctions politiques, à la tête de différents partis politiques jusqu’à l’avènement de la réforme du système partisan. On peut donc voir à travers ces changements, l’amorce d’un renouvellement de la classe politique. Et c’est tant mieux. Seulement, quand on sait que quitter les choses de son plein gré n’est pas une culture partagée au sein de la classe politique béninoise, on en droit de soupçonner une main invisible qui force à la retraite. Dans ces conditions, il y aura-t-il un repositionnement, ou ils vont simplement accepter la chose et se résigner ?
Preuve que les députés qui totalisent au moins trois législatures doivent se faire de soucis
Avec les nouvelles lois sur la réforme du système partisan, la modification de la Constitution a introduit en son article 80 nouveau la limitation du mandat du député. L’alinéa 2 de cet article dispose que « la durée du mandat est de cinq (05) ans renouvelable deux (02) fois. Ainsi, tout citoyen(ne) peut donc faire en tout plus de trois (03) mandats. Mais à partir de quand doit-on commencer par compter le nombre de mandat ? La chose divise la classe politique. Pour les uns, ça ne peut être qu’à partir de 2019 ou 2023, étant donné que la Constitution a été modifiée en novembre 2019. Pour d’autres, ceux qui ont déjà totalisé trois mandats, ne seront plus éligibles en 2023.
Avec les changements opérés au sein du Bureau politique de l’Up, les députés carriéristes doivent craindre pour leur retour au Parlement. Le nouveau président de l’Up ou le chef de l’Etat peuvent décider d’opter pour la seconde option, c’est-à-dire tous ceux qui ont déjà totalisé 3 mandats devront laisser leur place. Une manière de régler la question une fois pour toute. Le ton est donné.