A compter d’avril 2024, le Bénin n’exportera plus ses noix de cajou brutes. Dix usines en cours d’installation dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) seront le poumon de la transformation de cette matière première en produit fini à destination du marché international.
Deuxième produit d’exportation du Bénin après le coton, la noix de cajou devra rapporter plus gros à l’économie nationale dans quelques années. Cette matière première est au cœur du projet de développement de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) avec pour finalité la transformation de la totalité de la production nationale.
En effet, le pays exporte la majorité de sa production locale, ce qui constitue un énorme manque à gagner pour son économie en termes de devise et de création d’emplois. Le Bénin compte alors sur le développement du parc cajou de la Gdiz pour inverser cette tendance. En amont, un décret, signé en mars dernier, interdit l’exportation des noix de cajou brutes du pays à compter d’avril 2024.
Sur le site de la Gdiz, le parc cajou de plus de 37 hectares, qui constitue le poumon de la transformation de cette matière première en produit fini à destination du marché international, se met progressivement en place. « Vous voyez là 65 000 tonnes de noix de cajou brutes. Mais ça c’est rien. L’année prochaine, nous allons acheter 160 000 tonnes pour la zone parce que nous avons 10 usines de transformation qui sont en cours d’installation dans la Gdiz », a expliqué Létondji Beheton, directeur général de la Société d’investissements et de promotion de l’industrie (Sipi-Bénin), lors de la visite guidée de la zone initiée au profit des professionnels des médias.
Toutes les dix usines seront achevées dans les douze prochains mois. Dans l’immédiat, deux usines seront opérationnelles début septembre prochain.
Des usines déjà opérationnelles
« Vous avez dû remarquer en venant ici qu’il y a certaines usines qui sont en cours de finition. Les deux premières usines seront opérationnelles fin août ou au plus tard début septembre 2022. Chacune de ces usines va transformer à peu près 32 000 tonnes. L’objectif est que d’ici deux ans, nous transformions toute la production de noix de cajou au Bénin », ajoute-t-il. Des amandes de cajou soigneusement emballées et aux normes internationales partiront ainsi du Bénin pour le marché mondial dans quelques années.
Mais ce n’est pas tout. Contrairement aux unités existant dans le pays, le site de transformation des noix de cajou de la Gdiz est un parc zéro déchet. Le directeur de la Sipi-Bénin insiste: « Quand on finit le décorticage des noix, on extrait l’huile des coques (utile dans les industries de la peinture et de l’aéronautique) et les résidus issus seront transformés en charbon bio ». Tout cela se fera sur place assure Létondji Beheton.
Les travaux en cours augurent d’un lendemain meilleur pour la filière cajou et ses chaînes de valeurs. Le développement du parc cajou ouvre également la voie à la création de milliers d’emplois directs et indirects pour les jeunes et les entreprises locales. De quoi booster encore l’économie béninoise, inciter d’autres investisseurs et promouvoir le pays sur le marché international?