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Projet de modernisation de Ganhi: Plus de 200 ménages »non relogés » souffrent le martyre à Xwlacodji

Publié le jeudi 4 aout 2022  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Projet de modernisation de Ganhi: Plus de 200 ménages »non relogés » souffrent le martyre à Xwlacodji
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Xwlacodji (Placodji ), dans le cinquième arrondissement de Cotonou. A notre descente dans la matinée du mercredi 03 août 2022 dans les deux écoles primaires publiques qui se font face dans ce quartier, à quelques mètres de l’océan Atlantique, le constat est horrible, insoutenable, et tutoie la pitié. Des centaines de familles, devenues des sans abris depuis bientôt 1 an, squattent les salles de classes et les cours de ces lieux du savoir situés dans le périmètre du projet d’aménagement urbain. Les plus chanceux des occupants se sont installés dans les salles de classes et y dorment tels des sardines dans une boîte. Le reste n’a eu de choix que de transformer le balcon en chambre à coucher, à ciel ouvert, avec des bagages et ustensiles de cuisine en vrac. Entre nattes et pagnes, il faut s’accommoder, poser son flanc ou ses côtes au sol, fermer les yeux, le temps d’une nuit. Dormir sous moustiquaire est même un luxe sinon que certains s’entassent sous des moustiquaires de fortune, faites à base de sacs de jute pendant que d’autres s’offrent aux moustiques. Ce calvaire, aussi bien des bébés, des enfants que des personnes du troisième âge et des jeunes, tous sexes confondus, le vivent au quotidien. Mais là, ils ont tellement ruminé ça qu’ils n’en peuvent plus. Au bord des larmes, et comme un seul homme, ces sinistrés du projet de rénovation et de la modernisation du centre administratif et commercial de Ganhi demandent le regard bienveillant de l’Executif et de son chef à leur endroit dans un contexte où le » hautement social » est en vogue et certaines personnes sinistrées ont pu être relogées à Djeffa dans la commune de Sèmè Podji avec un accompagnement allant jusqu’à 5 millions de FCfa.



Appels au gouvernement de la Rupture

<< Talon, au secours ! Tonato, au secours ! Gouvernement, au secours ! >>, ont-ils clamé, ce mercredi. Rassemblés sur les lieux, ils demandent << le secours du chef de l’État, son Excellence, le très respecté Patrice Athanase Guillaume Talon>>, selon le propos de Simplice Jean

Anato, Ancien Chef du quartier Xwlacodji Podji. À ses dires, cet appel à l’autorité se justifie puisque les choses ne se sont plus passées comme il se doit alors même que c’est à cœur joie que la population avait adhéré à l’opération de relogement. << A notre grande surprise, jusqu’à ce jour où nous parlons, plus de 200 ménages, pour ne pas dire maisons, n’ont pas encore retrouvé leurs parcelles à Djeffa là où d’autres ont déjà eu les leurs. C’est pour cette raison, que nous demandons au chef du gouvernement, aux responsables en charge de ce dossier de relogement, le secours pour que cette population que vous voyez, cette masse qui continue de dormir dans des salles de classes de nos anciennes écoles, que justice leur soit faite. >>, a-t-il souligné. Ce n’est nullement un bras de fer avec les autorités, précise Kouassi Bessan Sègla _Djindé, artiste traditionnel. Le sexagénaire souhaite aussi l’intervention du chef de l’État ou du gouvernement afin que le reste des sinistrés qui vit dans des conditions précaires, retrouve le sourire . La situation est critique. Depuis 1an, des femmes n’ont plus été approchées par leur mari ; les conditions n’étant pas réunies, relève l’artiste. Ce qui est tout aussi préoccupant, c’est l’instruction de la centaine d’enfants qu’il y a dans le lot. << Quand ils ont cassé nos habitats, on n’avait plus où rester. L’école s’est arrêtée pour nos enfants. Dans un premier temps, on a pris d’assaut la devanture de l’école et on dormait là avec un matériel de couchage qui n’en était pas un puisque quand il pleuvait, on était bien »arrosé ». C’est ainsi que des autorités à la base nous ont facilité l’accès et l’hébergement dans les deux écoles >>, décrit Dame Reine Atonkou, Revendeuse. << On est venu ici dans le mois de septembre passé quand ils ont tout cassé >>, se remémore dame Akwa Blandine Lokossa, commerçante, déplorant à son tour aussi les conditions invivables dans lesquelles ils se retrouvent aujourd’hui. << On nous a tous recensés dans ce quartier. On était parti à la mairie, ils nous ont donné un papier, on a payé 600 FCfa, on a rempli. Donc attend le retour, jusque-là on ne nous a pas appelés. On demande l’aide de l’État, de notre président. Qu’il vienne à notre secours pour qu’on ait gain de cause aussi. C’est tout ce que nous voulons >>, déclare-t-elle, dépitée. << Nous voulons aussi, comme les personnes relogées, qu’on nous installe sur le site de Djeffa. Que le gouvernement se penche sur notre cas >>, a conclu Reine Atonkou.

Bref rappel des faits

Dans sa logique de transformer le visage de la capitale économique du pays, le Gouvernement du Bénin a décidé de la rénovation et de la modernisation du centre administratif et commercial de Ganhi. Plusieurs occupants du quartier Xwlacodji devraient quitter les lieux pour laisser le projet prendre corps. Dans la droite ligne du hautement social sous lequel est placé ce second quinquennat du président Patrice Talon, le gouvernement, à la faveur du Conseil des Ministres du 15 septembre 2021, avait décidé d’apporter un soutien aux populations concernées à travers leur relogement sur un nouveau site avec un appui financier sous forme de primes de compensation pour permettre leur réinstallation. Un mois plus tard, soit mi-octobre, la décision d’indemniser et de reloger les occupants déplacés du quartier Xwlacodji à Cotonou fut effective. Des chèques et titres de propriété ont été remis aux personnes affectées. Au total 368 ménages ont reçu chacun un chèque d’une valeur de 5 millions suivi d’une descente à Djeffa (Sèmè Podji) sur le site de relogement de 16 hectares où la remise symbolique des fiches de relogement aux bénéficiaires a été faite par les autorités compétentes.

Les »non relogés » qui crient au secours estiment que c’est environ 800 ménages ou maisons qui devraient être concernées par cette compensation. D’où leur appel à l’endroit du chef de l’État et de son gouvernement.

JB
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