D’année en année, les établissements scolaires privés se distinguent au regard de leurs performances aux divers examens de fin d’année. Au Cep, au Bepc comme au Bac, ils supplantent de loin ceux du public. Une telle performance ne doit laisser personne indifférent. Même si, de temps à autres, des reproches leur sont faits, il est clair que ces établissements donnent le meilleur d’eux-mêmes et du coup, de la valeur. A ce sujet, plusieurs critères militent en leur faveur. En dehors des conditions favorables des apprenants dont généralement, les parents sont financièrement équilibrés, l’on peut constater, sans risque de se tromper, que ces établissements mettent un point d’honneur sur l’obligation de résultats. Ainsi, en vue d’obtenir de meilleurs résultats, les enseignants qualifiés sont souvent recrutés et sont plus ou moins traités à la hauteur de leurs compétences. L’autre aspect non moins négligeable, reste l’organisation régulière des sessions d’évaluation. Il n’est pas un secret que ces établissements organisent deux évaluations par trimestre suivis de travaux dirigés. Cette méthode met les apprenants dans une posture d’apprentissage continu. Il n’y a donc pas de doute que les privés en sortent grandis. Aussi, faut-il faire remarquer que les privés ont généralement des effectifs raisonnables, des salles de classe et un personnel disponibles. D’aucuns diront sous d’autres cieux que l’éducation coûte chère. Et pour s’offrir de telles conditions, il faut se donner les moyens. D’ailleurs, certains parents ne lésinent pas sur lesdits moyens en vue de l’atteinte des objectifs.
A contrario, dans les établissements scolaires publics, malgré les efforts du gouvernement pour rehausser l’image de l’éducation, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Cela se justifie à plus d’un titre. D’abord, l’organisation de 4 évaluations en une année scolaire ne pourrait nullement améliorer les performances dans les collèges. Le cerveau humain a besoin d’être constamment entrainé, éduqué. Autrement, il dort et l’oubli s’installe aussitôt. A titre illustratif, les meilleurs athlètes sont ceux qui s’entrainent tous les jours. Ce faisant, au-delà de leur physique, ils éduquent leur esprit à contrôler leur énergie et à se surpasser.
L’épineuse question des effectifs pléthoriques dans les collèges reste toujours d’actualité. Une classe de plus de 70 apprenants, c’est anti-éducationnel et nul ne l’ignore. S’il est prévu en moyenne 25 à 30 apprenants par classe, il est constaté dans la plupart des cas que les établissements publics sont bien loin du compte. L’enseignant face à un tel effectif, aura du mal à donner le meilleur de lui-même, quoique meilleur dans sa discipline. A cela s’ajoute la situation précaire des familles des apprenants qui fréquentent le public.
A tout point de vue, une éducation de qualité nécessite incontestablement un environnement favorable. A ce titre, même si l’obtention de cet environnement reluisant commence d’abord par le portefeuille de la famille, le gouvernement peut se donner les moyens de le créer dans les écoles et collèges. Etant donné que les mêmes causes produisent les mêmes effets, le gouvernement a de bonnes raisons, au fur et à mesure de la consistance des ressources financières disponibles, de s’inspirer de l’expérience des établissements privés. S’il en est ainsi, forcément, ce sera le système éducatif béninois qui en tirera profit. L’avenir du Bénin passe par une relève bien formée. C’est un travail titanesque et assurément, c’est un danger pour le Bénin de ne pas s’y pencher avec plus de détermination.