Elle est sur toutes les lèvres. La fusion annoncée entre l’Union progressiste (Up) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), si elle parvient à se concrétiser, pourrait être l’événement politique majeur avant les Législatives de 2023. Seulement, la joie que suscite un tel rapprochement dans le rang des responsables des deux formations politique ne saurait être partagée par tous.
Dans la 19e, la 20e et un peu dans la 21e circonscription électorale, une fusion Prd-Up fera, à coup sûr, des mécontents. A Porto-Novo par exemple, fief du Prd, le maire Up au poste, Charlemagne Yankoty, a des raisons de ne pas voir d’un bon œil le rapprochement entre le Prd et sa formation politique. L’idée selon laquelle chaque parti présentera des candidats dans ses fiefs respectifs peut lui coûter son fauteuil. Il en est de même pour les députés Up des circonscriptions électorales sus-citées.
Recalé pour les Législatives de 2019 pour « faute majeure », disqualifié du partage des sièges lors des communales et municipales de 2020 pour défaut de 10%, le Prd n’a ni députés, ni conseillers communaux. Mais ce n’est pas pour autant que les fiefs du Prd sont restés sans élus. Les sièges en jeu ont été partagés entre l’Union progressiste et le Bloc républicain. Depuis, ces élus Up sont devenus les maîtres du terrain. Louis Vlavonou, Augustin Ahouanvoébla, Charlemagne Yankoty et autres sont désormais les porte-étendards de l’Up dans les fiefs où le Prd était maître du jeu. Derrière eux, il y a des militants à la base qui mouillent le maillot pour l’ancrage du nouveau parti dans des circonscriptions où le Prd était pratiquement une religion. Ils espéraient, de façon légitime, le retour de l’ascenseur. Le rapprochement Up-Prd risque de bousculer leur plan. Le Prd voudra forcément privilégier les siens sur la liste de candidatures aux Législatives, et plus tard aux communales. Et cela se fera au détriment des responsables et militants Up des 19e, 20e et 21e circonscriptions électorales qui voyaient leur carrière politique partir en roue libre.