Angelo DOSSOUMOU
Ils ont résisté et vu tous les partis politiques post conférence des forces vives de la nation disparaître. Les uns après les autres, devant eux, le requiem de la Rb, du Fard-Alafia, du Psd, de l’Uds… a été définitivement chanté. Mais en ce qui concerne les Tchoco-Tchoco, militants du Prd, il aurait fallu les épreuves imposées par la réforme du système partisan avant qu’ils ne déchantent sur leur logo et patronyme fétiches. Ce qui est sûr, avant la fin du mois d’août, la messe sur les restes du Prd sera dite. Heureusement, pour ne pas mourir corps et âme, Me Adrien Houngbédji et les siens ont négocié avec la bénédiction de Me Joseph Djogbénou et de l’Up, la résurrection avec encore quelques traits du visage dans le paradis politique. Et si tout se passe bien, à défaut de la ‘‘remontada’’ telle que prévue par le maître de la chapelle arc-en-ciel, ils se contenteront bien d’une présence à l’Assemblée nationale à travers des personnalités choisies par leurs soins. Enfin, dans le contexte politique actuel, c’est un moindre mal. Au moins, avec les arrangements des nouveaux fiancés, les indécrottables soutiens du Prd se consoleront, le temps que l’eau passe sous le pont et qu’ils s’habituent à la nouvelle donne, de la marque déposée de l’arc-en-ciel et du sigle ‘‘Renouveau démocratique’’ sur le logo du nouveau parti en gestation.
D’ailleurs, si tant est que l’électeur béninois est de moins en moins dupe, il y a à se demander les raisons d’un tel attachement à ces aspects de leur identité qui, pour rappel, les a empêchés de convoler en justes noces avec les amis du Bloc Républicain. Peut-être bien de la superstition ou simplement un orgueil mal caché. Mais peu importe. Le Parti du renouveau démocratique (Prd) aura tenu jusqu’à la Rupture et pendant une bonne partie de la Rupture. Seulement, il était temps qu’une page de l’histoire politique du Bénin se referme avec une génération d’acteurs qui a pleinement joué sa partition pour l’enracinement de la démocratie. Là, après le Prd de Me Adrien Houngbédji, place sera faite à l’animation de la vie politique nationale sans aucun ancien parti mais avec ceux nés de leurs vestiges.
Tellement, le changement sur l’échiquier politique national se veut en profondeur qu’il est d’ores et déjà annoncé pour les positionnements dans le cadre des législatives de janvier 2023, des retraites forcées. Une autre manière de dire que l’éclipse des logos et dénominations ne suffit pas. Sans celui générationnel qui est le plus attendu, la boucle ne sera point bouclée. Alors que le boulevard de l’animation de la vie politique à l’ère du renouveau démocratique se referme avec le Prd et que s’ouvre celui de la Rupture, sans aucun doute, les approches et les attitudes sur le champ politique changeront. Mais, gageons qu’il le sera avec plus d’éthique et d’engagement pour la défense des intérêts des populations à la base. Autrement le Prd, fut-il obsolète ou démodé, n’aura eu aucune raison de mourir de sa belle mort. Bien au contraire.