L’océan Atlantique est très agité ces jours-ci. C’est ce qu’indiquent les données de suivi des phénomènes océanographiques enregistrées par l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob).
L’océan Atlantique manque de sang-froid et devient très agité. Pour la période du lundi 15 au mercredi 17 août 2022, « la situation est au rouge ». C’est la suite logique des phénomènes observés la semaine dernière. « Nous avons eu une hauteur significative jamais observée dans le passé qui est de 2,06 m. Cela explique donc que la situation soit au rouge du vendredi 12 au lundi 15 août 2022 », précise Dr Zacharie Sohou, directeur de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (Irhob). Cette tendance bien que préoccupante n’est pas si surprenante. En effet, la période de juin à octobre est très souvent critique. Mais le changement climatique semble avoir joué aussi un rôle. «Les vagues constituent des mouvements ondulatoires de la surface de la mer. Elles sont créées par le vent qui transfère l’énergie de l’atmosphère vers la mer. Nous constatons aujourd’hui que le vent est trop fort et nous pouvons l’attribuer au changement climatique. Comprenez qu’à partir du moment où les vents deviennent plus forts, les vagues le sont également de par leur amplitude et dans ce cas, elles peuvent déferler plus facilement avec une grande vitesse », explique l’océanographe. La zone rouge correspond à 2 % des vagues observées (Hauteur significative supérieure à 8 m). Le mécanisme est tel que le risque de submersion ou d’impact des vagues sur le littoral est envisagé quand une surcôte est en conjonction avec la marée haute et une houle importante. Cela peut avoir plusieurs impacts dont l’érosion côtière, les inondations (submersions marines), les pertes de propriétés et d’habitats et des pertes en vie humaine sur le littoral. Aussi, un vent local fort peut créer une «mer du vent» qui vient s’additionner à la houle du large, augmentant la hauteur significative. Le directeur de l’Irhob appelle à la vigilance. « Il faudra donc faire suffisamment attention. La mer peut emporter à tout moment compte tenu des mouvements, parce que ce sont des vagues chargées de beaucoup d’énergie », fait-il savoir.