Un feu de paille. C’est le temps qu’a duré la supposée idylle entre le Bloc républicain (Br) et l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn). Dix mois après ce mariage censé faire d’une seule chair ces deux formations politiques, l’heure est à la désunion et les deux ex tourtereaux semblent faire une croix sur ce passé. Le ton a été donné dans la journée d’hier par l’Udbn qui entend reprendre pour ainsi dire son indépendance et choisir un nouveau prétendant.
Le vendredi 16 octobre 2021, tout était parti comme sur des roulettes. Après avoir résisté tant bien que mal à sa disparition, cette formation politique a fini par opter pour ce que beaucoup considèrent comme un choix de la raison. En effet, eu égard aux résultats minables engrangés lors des municipales et communales de 2020, les dirigeants de l’Udbn ont fini par se résoudre à fondre ce creuset dans un regroupement un peu plus grand et plus structuré qui offrirait aux militants plus de chances de capter des dividendes politiques. Le mariage fut ainsi célébré et l’Udbn disparut de la carte politique conformément aux exigences de la Charte des partis politiques qui proscrit les alliances. Devenus militants du Bloc républicain, les membres du désormais parti inexistant Udbn devaient voler de leurs propres ailes pour obtenir leur place au soleil. A tous les coups, cet attelage a fini par montrer ses limites. Et l’imbroglio survint.
Hier 17 août 2022, la nouvelle est tombée. Comme si le parti existait toujours en dépit de la fusion avec le Br, l’Udbn décide de sortir de ce mariage et de continuer à mener son existence comme si de rien n’était. Par quelle alchimie, les anciens responsables de ce parti rayé de la carte politique veulent le ressusciter par un coup de baguette magique ? Une situation à tout le moins curieuse qui laisse pantois. Sur quelle base juridique ont-ils pu poser un acte au nom d’un creuset qui n’existe plus ? En suivant la logique des acteurs de ce cirque, il faut s’attendre à ce que ce parti continue son existence comme s’il n’avait jamais disparu.
Il faut s’attendre à ce que ce tour de magie de très mauvais goût ne rencontre pas l’assentiment du ministère de l’intérieur qui saura siffler la fin de la récréation. Il est loisible aux militants estampillés Udbn par le passé et Br aujourd’hui de démissionner de ce parti pour un autre. Mais en aucun cas, ils ne sauraient poser un acte au nom de l’Udbn. Sauf situation exceptionnellement cocasse, le ministère de l’intérieur devrait signifier aux acteurs nostalgiques du passé de revenir dans le présent. C’est la seule réaction attendue pour mettre fin à cette comédie qui ne fait pas rire.