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Gestion des déchets : La touche digitale des jeunes

Publié le vendredi 19 aout 2022  |  La Nation
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© Autre presse par dr
Les poubelles homologuées du Grand Nokoué (Sgds-Gn)
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Par Fulbert Adjimehossou,

Au Bénin, les jeunes se lancent dans la bataille contre les déchets et se distinguent avec des solutions intelligentes.
Odilon Edoh, Fabrice Kloué et Achille Eye ont une folle envie de susciter l’écocitoyenneté. Ces jeunes passionnés de la sécurité informatique et du web design y vont avec des solutions intelligentes. Ils ne sont pas encore à l’étape de conception d’un robot éboueur. Ça arrivera peut-être avec le temps. Mais la plateforme dénommée « Ok d’accord » qui porte leur signature est un grand pas. « En activité dans le secteur de pré-collecte des déchets, j’ai été motivé par le besoin de résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain. Des ménages desservis disent n’avoir pas bénéficié du service quand l’équipe de supervision passe. Il y a d’autres qui festoient en week-end, produisent par conséquent beaucoup de déchets et cherchent alors un service exprès d’enlèvement. En équipe, nous avons essayé de prendre en compte ces besoins et le défi de sensibilisation aussi pour aboutir à cette solution digitale », confie Odilon Edoh. À travers cette créativité, ces jeunes veulent améliorer les prestations d’enlèvement des déchets dans les villes du Grand Nokoué, voire au-delà. La dénomination de l’application en dit long sur la motivation. « Ce que nous recherchons, c’est que tout le monde soit d’accord avec le service fourni et que quand il y a un problème de nuisance, les concernés s’accordent aussi pour corriger et assainir notre cadre de vie », dévoile-t-il.

« Ok d’accord » !
Avec les fonctionnalités incorporées, « Ok d’accord » permet en deux clics de signaler la présence de déchets et de rechercher, les poubelles les plus proches. Cette solution en attente de déploiement va jouer l’intermédiaire entre les ménages, les structures de collecte et de recyclage des déchets. «C’est assez original en ce sens qu’elle offre la possibilité à tout citoyen soucieux de la protection de l’environnement de signaler avec les coordonnées géolocalisées la présence des tas d’ordures qu’il aurait aperçus dans la ville », relate l’un des concepteurs. Et ce n’est pas tout. « La plateforme vous donne aussi accès à des conseils variés, des vidéos instructives, un jeu 2D pour les enfants pour les amener à adopter les comportements écoresponsables à bas âge », ajoute Odilon Edoh.

Une nouvelle ère
Les idées germent avec chacune son originalité. Odilon Edoh, Fabrice Kloué et Achille Eye ne sont qu’une révélation parmi tant d’autres. En juin 2021, la fondation Gnidehoué en a détecté beaucoup qu’elle a distingué lors du Hackathon Ecolo4Dev. « Nous avons voulu inciter à la création et le développement de solutions mobiles innovantes et accessibles aux usages numériques des citoyens quel que soit leur niveau intellectuel, et la ville dans laquelle ils résident», fait savoir Christelle Gnidehoué de la fondation éponyme, pour qui «le numérique apporte des solutions innovantes telles que le ramassage des déchets en fonction du taux de remplissage des poubelles, la géolocalisation des poubelles, la collecte optimale via un système de notification push puis le recyclage ou la revalorisation des déchets ». Ce challenge a regroupé des designers, développeurs web, et passionnés de l’environnement. Après des séances intenses de brainstorming, les meilleures équipes ont été récompensées par un jury d’experts. Les unes pour leurs solutions de gestion écoresponsable des E.-déchets et les autres pour la contribution à une gestion écoresponsable des déchets ménagers. Ce soir-là, en remettant les prix, la ministre de l’Économie numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou pouvait ressentir de l’engouement et de la motivation. Christelle Gnidehoué en est convaincue. «Les jeunes béninois débordent de créativité et de talents. Très tôt, ils se sont approprié l’initiative et ont travaillé en groupe sur des solutions innovantes. Ce qui nous a marqué, c’est l’accessibilité de leur solution, la capacité à la dupliquer, l’intégration de fonctionnalités telles que la géolocalisation des déchets en vue d’un ramassage optimal», souligne celle qui en 2005 s’est associée à ses camarades pour créer Réflexe écolo.
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Alors, des applications, il en faut plus pour réduire l’empreinte environnementale en milieu urbain, accroître leur attractivité et y préserver la qualité de vie, tout en garantissant l’efficacité des services publics. L’implication des collectivités territoriales devient nécessaire pour, avec le digital, faire progresser au quotidien sur le principe « zéro déchet », mais aussi sur ceux de l’alimentation, des transports et de l’énergie. «Les villes africaines dont les nôtres, à l’instar des villes du monde, entier connaîtront une croissance continue de leurs populations, ce qui implique la production de déchets solides ménagers dont la gestion devra être plus agile, efficace et performante. Avec le développement du numérique, un autre type de déchet est apparu et sa gestion nécessite autant d’attention afin d’assurer la préservation de l’environnement », ajoute Christelle Gnidehoué. Mais il n’y a pas que les villes qui doivent faire de la gestion intelligente des déchets une priorité. Les entreprises, elles, en ont besoin pour améliorer la maîtrise des flux de déchets et responsabiliser les consommateurs. Des pans entiers des secteurs de production doivent être digitalisés. « Le numérique fait partie intégrante de nos vies et de tous les secteurs d’activité depuis quelques années. Sa place est donc importante dans la gestion des déchets », insiste-t-elle. Les solutions digitales feront davantage partie intégrante de nos vies face aux enjeux et défis climatiques. C’est un boulevard d’opportunités pour les jeunes qui, grâce aux emplois verts générés, pourront émerger.
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