Les entreprises ont globalement une bonne perception du climat des affaires au Bénin, mais des défis s’imposent pour le développement des Mpme souvent en proie à la précarité et à la mort prématurée.
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En dépit des bonds quantitatif et qualitatif réalisés, ces dernières années, trois principaux défis restent à relever à l’effet d’améliorer le climat des affaires des petites et moyennes entreprises ou industries (Pme/Pmi) béninoises. Il s’agit du difficile accès au financement et aux bonnes pratiques de gestion, de l’insuffisance de l’offre infrastructurelle et technologique adaptée et des contraintes liées à la compétitivité nationale et internationale, précise le Rapport annuel sur l’environnement des entreprises (Raee) édition 2021. Estimé à 59,31 % en 2020, l’Indice de l’environnement des entreprises (Iee) montre que les entreprises relevant du secteur formel ont une bonne perception du climat des affaires au Bénin. Des avancées sont notées en termes de facilités de création d’entreprise, de suppression des procédures de vérification physique, de déclaration d’existence et de paiement des taxes et redevances. Toutefois, la survie de ces entreprises reste problématique : elles sont souvent caractérisées par une forte précarité et une mort prématurée. L’enquête d’opinion sur l’environnement des affaires révèle que les entreprises au Bénin sont majoritairement des microentreprises (55,48 %) et des petites entreprises (27,16 %). Les entreprises dont le nombre de travailleurs dépasse 200 personnes sont peu nombreuses: elles comptent pour seulement 0,08 % de l’échantillon tandis que celles qui ont un effectif de moins de 10 personnes représentent 85,96 %. Ces résultats mettent en exergue la faible capacité des entreprises béninoises à lever des capitaux et à constituer une ligne de défense crédible aux fins de compétitivité avec les entreprises étrangères. Les moyennes entreprises ne contrôlent que 10,80 % des chiffres d’affaires et les grandes entreprises seulement 6,56 %. Malgré l’existence des dispositifs de promotion, les micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) sont minées par des difficultés telles que le manque de synergie des actions en leur faveur, la superposition de structures ou cellules de projets avec des missions proches, voire similaires, l’insuffisance des ressources financières, la lourdeur administrative, a souligné Alexandre Houédjoklounon, directeur général de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme), lors de la vingt-quatrième édition de la conférence périodique du ministère de l’Economie et des finances en août 2021.
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Quête de prospérité
Certes, un effort est fait par le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, à travers la mise en place de fonds de garantie pour le financement des Pme/Pmi, mais les entreprises du secteur formel (toutes catégories confondues) ont une perception défavorable sur les conditions de financement de leurs activités. Elles se plaignent des règles quelque peu rigides, des produits financiers peu diversifiés et des taux d’intérêt relativement élevés. L’opérationnalisation du Fonds de développement des Mpme et la mise en place d’un programme de développement des entreprises au niveau local s’avèrent nécessaires à côté d’un environnement plus propice et incitatif à la formalisation des Mpme, a préconisé M. Houédjoklounon. En ce qui concerne le niveau d’offre infrastructurelle et technologique, les entreprises du secteur formel ont globalement une perception favorable, même si le degré de satisfaction varie d’une catégorie d’entreprises à une autre. Les grandes entreprises sont plus favorables que les Mpme alors que les acteurs de l’informel sont « sévères » en termes d’appréciation. En revanche, la perception de la fiscalité par les entreprises formelles est en moyenne assez favorable contrairement à celles du secteur informel. Le Projet d’appui au renforcement des acteurs du secteur privé (Parasep), la loi sur la promotion des micro, petites et moyennes entreprises et autres mesures d’incitation contenues dans le Code général des impôts et autres instruments mis en place montrent leurs limites. La poursuite du Programme d’appui à la compétitivité économique du Bénin (Paceb) permettra de booster les Mpme qui produisent plus de 40 % de la richesse nationale. Leur bien-être passe aussi par la promotion du label béninois, à travers le quota à l’importation, la taxation à l’importation, la détaxe à l’exportation et la fiscalisation différenciée pour les produits « made in Benin ». Privilégier la production locale pour la commande publique favorisera l’accès des produits aux marchés.