Les législatives de janvier 2023 s’approchent à grands pas. Avant les instants fatidiques, les états-majors des formations politiques désireuses d’y participer se mobilisent et peaufinent des stratégies. En ce qui concerne la mouvance, l’ambiance est plus patente. Au niveau de Moele-Bénin, plus aucun doute sur la question. Autrement, le parti ayant à sa tête Jacques Ayadji sera bel et bien en lice. << La question de participation de Moele Bénin aux législatives du 8 janvier 2023 est déjà tranchée par le président Patrice Talon >>, a-t-il laissé entendre samedi 20 août, à la faveur d’une manifestation politique à Djakotomey. Seulement, le sens de sa réponse devrait interpeler tout observateur de la vie publique au Bénin. Puisqu’à introspecter, c’est le Chef de l’État qui a décidé, à en croire Jaques Ayadji, de cette participation. Et ce n’est pas fini. Au cours de cette même sortie, Jacques Ayadji a dare-dare exclu l’idée de toute fusion avec d’autres formations politiques de la mouvance. << La réponse pour Patrice Talon, c’est Non ! (…) Après les élections législatives nous allons aviser >>, a-t-il évoqué. En résumé, c’est Patrice Talon qui a dicté à Moele-Bénin, la conduite à tenir quant à ces législatives. À l’instar de Moele-Bénin, la fusion entre l’Union progressiste (Up) et le Parti du renouveau démocratique (Prd) pour donner naissance à l’Up Le Renouveau a également été une décision du même Patrice Talon. C’est ce qu’a d’ailleurs soufflé un cadre Prd qui a aussi confié que le Président de la République, pour avoir présenté ce projet de fusion aux deux partis, a donné des directives claires. Des faits qui, rappelons-le, s’ajoutent à la démission de Joseph Djogbénou de la tête de la Cour constitutionnelle, pour la prise des rênes de l’Up puis de l’Up Le Renouveau. Ceci, alors qu’on ne l’a jamais connu militant d’un de ces formations politiques. En clair, il n’y a aucun doute que c’est le Chef de l’État qui prend les grandes décisions à la place des partis politiques de la mouvance. Si pendant longtemps, les Béninois ont toujours pensé que c’est Patrice Talon qui a lui-même créé toutes ces nouvelles formations politiques le soutenant, Jacques Ayadji l’a confirmé. Là où le bât blesse, c’est que Patrice Talon n’est membre d’aucun de ces partis politiques. Pis, à travers ces stratagèmes qui ne laissent visiblement aucune autonomie décisionnelle à ces formations politiques elles-mêmes, l’esprit de la réforme du système partisan qui prône les grands ensembles forts au lieu des hommes forts n’est-il pas en train d’être remis en cause ? Affirmative, pourrait-on tenter de répondre. Le disant, il est évident qu’il n’est pas aussi galant que les militants, préoccupés par leur participation à une élection, en arrivent à recevoir d’abord les injonctions du Chef de l’État, qui n’est administrativement pas un des leurs. Tout porte donc à croire à travers ces tâtonnements que pour ce qui concerne les partis politiques de la mouvance, beaucoup de choses restent à faire. Quand on sait que les corollaires de cette réforme ont été des crises politiques graves, continuer de constater que les partis politiques demeurent soumis à une seule volonté voudra clairement signifier que la réforme fait toujours flop. Car, elle est loin de régler, comme les initiateurs ont voulu faire croire, la personnalisation des partis politiques.