Aussitôt annoncé, aussitôt fait. Le suspens n’aura pas duré. Les époux désireux de vite sceller leur union ne se sont pas fait désirer. En un laps de temps, tout a été mis en œuvre comme sur des roulettes. Il n’a fallu qu’une poignée de jours pour que le Parti du renouveau démocratique (Prd) et l’Union progressiste (Up) acceptent de se fondre l’un dans l’autre, pour ne former désormais « qu’une seule chair ». Dimanche dernier à Porto-Novo, fief traditionnel des « tchoco-tchoco » depuis plus d’un quart de siècle, le mariage a été scellé et désormais les époux savourent leur lune de miel. Cette nouvelle donne intervenue sur la scène politique n’est pas forcément du goût des acteurs qui y ont contribué, peut-être malgré eux. Le logo arc-en-ciel qui surplombe le baobab met en difficulté certains élus et pas des moindres qui ont réussi à se faire une place au soleil sous la bannière de l’Union progressiste.
Qu’ils soient élus municipaux ou communaux, chefs d’arrondissement, maires ou encore députés, certains sociétaires de l’Union progressiste qui ont profité du vide laissé par le Prd aux législatives d’avril 2019 et de sa contre-performance aux municipales et communales de 2020 pour se faire élire dans les fiefs traditionnels de ce parti ont désormais du souci à se faire. Comment se feront à présent les positionnements pour les prochaines élections avec leurs adversaires d’hier qui ont aujourd’hui de sérieuses prétentions et un grand retard à combler sur la scène électorale ? Qui sera laissé en rade au profit de qui ? Comment trouver le juste milieu pour limiter les frustrations et ressentiments ?
Charlemagne Yankoty, David Biokou, Sèdami Medegan Fagla, Augustin Ahouanvoèbla... pour ne citer que ceux-là, ne verront pas d’un bon œil le fait de se retrouver dans un même creuset avec les figures de proue du Prd. Tous autant qu’ils sont, ils doivent être en train de prier tous les dieux pour être favorisés dans la préséance sur les listes de candidature. Cela commence dès les législatives du 8 janvier prochain. Si, pour contenter les candidats de l’ex Prd, ceux qui ont fait leurs armes dans l’ex Up, étaient priés de jouer les seconds rôles, la mayonnaise aura du mal à prendre. C’est une équation très complexe que Joseph Djogbénou et la direction exécutive national de l’Upr seront appelés à résoudre dès les prochaines semaines. La réussite de cet exercice périlleux renseignera sur la solidité des liens du nouveau mariage contracté en grandes pompes. Si les candidats originels Prd ou Up doivent s’évincer mutuellement, il y a de fortes chances que des grincements de dents se fassent entendre avec insistance, à moins que le vœu de s’accepter mutuellement et véritablement soit une réalité. Là encore, rien n’est évident, car on ne vient pas en politique pour cultiver la fraternité.