Les festivités du culte Oro ont démarré, dimanche 21 août dernier à Sakété. A la veille du lancement officiel de cette fête, une conférence publique a été organisée sous le parrainage du ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, pour mieux faire connaitre cette divinité, ses potentialités et sensibiliser au retour des bonnes pratiques de ce culte pour le bien de la communauté.
« Le culte Oro dans l’aire culturelle Nago-Yoruba : importance, impacts socioculturel, économique et environnemental ». Tel est le thème de la conférence publique organisée, samedi 20 août dernier, par l’Institut de recherche en éducation pour le développement (Irede) dont le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou est le promoteur. Les échanges ont connu la participation notamment des dignitaires et adeptes du culte Oro, des acteurs culturels et autres invités. La communication a été assurée par Ulrich Otègbèyè, enseignant et président de l’Association culturelle, artistique et de loisirs. Il a entretenu l’assistance sur les origines d’Oro, son organisation, ses sous variantes et ses manifestations spirituelles et physiques telles que l’émondage des arbres, les rameaux, la voix de cette divinité et la forêt sacrée. Le communicateur a mis aussi l’accent sur les fonctions de cette divinité. Il s’agit de celles mystiques à savoir conjurer les malheurs et opérer les guérisons; éducatives permettant aux jeunes initiés d’acquérir des connaissances ésotériques et le savoir-vivre en communauté, notamment le courage et le respect des aînés sans oublier les fonctions environnementales avec la protection de l’environnement et de la biodiversité. Ulrich Otègbèyè est revenu également sur les étapes marquant les festivités de ce culte dont l’édition 2022 a démarré, dimanche 21 août dernier, à Sakété pour durer 17 jours et qui coïncide avec le premier anniversaire de mise en service de l’institut. Pour le communicateur, Oro est mal connu de nos jours. Cette divinité mérite d’être restaurée notamment par la sensibilisation des dignitaires qui doivent s’approprier les bonnes pratiques telles qu’elles se faisaient par le passé. « Les choses ne sont plus faites comme cela devrait l’être. Et la population n’en jouit plus », déplore Ulrich Otègbèyè. Pour lui, il est nécessaire de valoriser ce culte qui peut être un véritable levier de développement s’il est bien organisé. Le communicateur pense à l’aspect culturel de ce culte tel que les chants, les danses et les tambours ainsi qu’aux retrouvailles qui doivent être promues.
Levier de développement
Pour lui, il n’y a aucune crainte à aller vers la promotion de l’aspect culturel qui ne touche pas le sacré. « L’aspect cultuel se passe dans la forêt et lors des fermetures notamment diurnes et cela ne concerne pas tout le monde, même si c’est toute la population qui en bénéficie à travers les sacrifices et les prières de purifications qui sont faits », poursuit le communicateur qui insiste pour que le culte Oro retrouve son unicité et sa convivialité d’avant l’avènement des religions importées. Un avis que partage le ministre Salimane Karimou. Selon lui, cette fête identitaire doit pouvoir contribuer dans une large mesure à la résolution des problèmes socioéconomiques des populations concernées. Il se réjouit que le centre ait fait œuvre utile au regard de l’engouement qu’a suscité la conférence-débat et des témoignages des participants. «L’institut a apporté sa contribution en termes de sensibilisation, pour pouvoir faire connaitre le culte qui ne doit pas être pris comme des choses extraordinaires, quelque chose d’exclusif comme le pensent certains », se réjouit le ministre. Pour lui, il s’agit de montrer aux uns et aux autres que la ville est toujours fréquentable et ouverte pendant que cette fête se déroule. Cette causerie, selon le parrain, vient comme une sorte de sensibilisation pour limiter les abus et déviances qui s’observent souvent sur le terrain. « Il s’agit de sensibiliser pour que les choses se fassent comme cela se doit. Même en plein jour de fermeture, après avoir évité les jours de marché, de culte des uns et des autres, il y a toujours des possibilités aux non-initiés de pouvoir résoudre leurs problèmes urgents », assure le ministre. Il ne sert à rien d’enfermer les gens inutilement s’il n’y a rien pratiquement de sérieux à faire comme travaux d’Oro, conclut-il.