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La Presse du Jour N° 2047 du 8/1/2014

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Appréciation du rapport du l’IGE par les députés hier au Parlement : la Cnss est gérée comme un panier de tomates à Dankpota
Publié le jeudi 9 janvier 2014   |  La Presse du Jour


Le
© Autre presse par DR
Le siège de l`Assemblée nationale à Porto-Novo (Bénin)


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Les débats sur la gestion de la Cnss au Parlement hier mardi 7 janvier 2014 ont pris une allure régionaliste. Mais cette direction imprimée aux discussions n’a pas empêché certains députés de démontrer que le Dg de la Cnss Auguste Ali Yérima a fait de la mauvaise gestion. Mieux, ils ont reproché au gouvernement de maquiller la vérité à travers les résultats des placements financiers malgré le manque à gagner de plus de 750 millions de F Cfa constaté.
Hier, les débats sur la situation de la Cnss sont allés dans tous les sens. Pour le député Louis Vlavonou, le gouvernement masque la vérité avec les résultats de placement des chiffres d’affaires. « Si les gens mangeaient hier avec une cuillère à café, aujourd’hui c’est avec les tractopelles qu’on mange » a-t-il commenté. Il relève que la décision 1999 a fixé les primes de déplacement. Mais elles sont révisées unilatéralement par le DG de la Cnss qui s’est arrogé le pouvoir de placement des fonds de la Cnss. Son homologue Zéphérin Kindjanhoundé, auteur d’une question sur le sujet, indique que le non respect du parallélisme des formes dans le traitement de certains dossiers pose un problème de justice. « Je ne sais pas si c’est la gravité de la faute commise par le Dg Sonacop qui a fait que l’Ige a lu le rapport en direct depuis le bureau du président de la République » s’est interrogé Zéphérin Kindjanhoundé qui a aussi cherché à savoir en quelle qualité l’ex Dg de la Cnss est venu au Parlement alors que le Parlement est entrain d’examiner un rapport qui l’accable. « Au regard du trop perçu, le Dg devra rembourser plus de 4 millions au titre de solde à la fin de juin 2013 a dit le rapport de l’Ige. Lorsque le ministre de Souza ne reconnait pas qu’il y a mauvaise gestion et que le DG Ali Yérima est en route pour être nommé, alors qu’est ce qu’on peut retenir de ce qu’on enseigne au peuple » s’est interrogé le député Fcbe Zéphérin Kindjanhoundé. « Je suis contrarié quand j’ai lu le rapport de l’Ige et écouter le ministre du développement de Souza et aussi quand il déclare que le DG n’a pas mal géré. Le gouvernement a nommé le DG sans l’avis du Conseil d’administration. La Cnss ne vend rien. Elle gère la retraite des pauvres travailleurs du secteur privé. Ce qu’on sert aux retraités du secteur privé est immuable depuis le début de leur retraite jusqu’à la fin de leur jour. C’est grave. Il y a les inflations auxquelles ils sont assujettis. J’aimerai que nous nous appuyions essentiellement sur les conclusions du rapport de l’Ige au lieu d’aller commanditer un autre audit. Ne ridiculisons pas les compétences internes » a laissé entendre le député Akotègnon.
Un projet informatique de 2 milliards a échoué sous Ali Yérima

Le député Nicaise Fagnon n’a pas été du dos de la cuillère pour montrer que le gouvernement verse dans l’amateurisme en retardant depuis dix ans certaines études très importantes dont les études actuarielles au niveau de la Caisse nationale de la sécurité sociale. Les indicateurs du rapport de l’Ige sont d’ailleurs révélateurs du problème. C’est un faux résultat financier qui traduit le malaise dans lequel végète la Cnss. Et pour cause, le député Nicaise indique que « les ministres ont oublié de dire qu’il y a un projet informatique qui a coûté 2 milliards qui a échoué ».

« C’est manuellement que les dossiers sont traités. Il y a lieu d’une refonte de fond en comble. Il y a dix ans que l’étude actuarielle n’est pas faite. Idem pour le plan de carrière des travailleurs » a dénoncé le député Nicaise Fagnon. Il a suggéré la mise en place d’une commission d’enquête pour appréhender les risques, car il y en a de trop selon ses appréhensions.

« Le rapport a mis les doigts sur les zones à risque. Ce n’est pas la faute du Dg. On a pris un juriste pour gérer l’argent. Si les gens ne se sont pas prononcés sur les comptes, on ne peut pas avoir toutes les données d’appréciation. Une inspection est différente d’un audit » a alerté le député Fagnon fonctionnaire de la Banque ouest africaine de développement.


La mouvance dénonce une cabale régionaliste contre Ali Yérima
Certains députés de la mouvance présidentielle à l’instar des honorables Sacca Lafia, Atchadé Nourénou et Djibril Mama Débourou ont estimé que les reproches faits à leur frère du nord, ne sont que les fruits d’une cabale régionaliste suscitée et entretenue par le pouvoir d’argent. « Quelle est la responsabilité de ce conseil d’administration extraordinaire qui veut qu’on le consulte avant de nommer un DG.

Pourquoi autant de questions pour le seul dossier de la Cnss. C’est un mitraillage. Parce qu’on veut la peau du ministre et de Ali Yarima. » a soutenu le député Sacca Lafia. En prenant la défense du DG de la Cnss, le député Félicien Chabi Zacharie laisse entendre qu’ « on demande à quelqu’un de placer 300 milliards au taux de 6% l’an. Cela génère 18 milliards et on n’est pas capable de lui payer 4 millions. »

Il n’en fallait pas mieux pour le député Atchadé Nourénou de conclure « qu’il y a une main invisible qui manipule. » Il s’oppose à l’idée de commission d’enquête parlementaire car l’Assemblée ne fera rien de mieux que les experts de l’Ige et le cabinet Mazart consultés par le gouvernement. A sa suite, le député Djibril Débourou enfonce le clou.

Pour lui, l’interpellation du gouvernement et la dénonciation de la gestion du DG Ali Yérima ont une teinte régionaliste. Il a développé une théorie régionaliste en s’appuyant sur l’histoire des politiques du Dahomey au Bénin qui selon lui ont toujours fait du régionalisme. « Ce dossier, c’est du régionalisme. C’est, le pouvoir d’argent qui pétrifie la politique béninoise. » a-t-il dit.
Les Fcbe divisé sur l’appréciation du rapport de l’Ige


Le député Gbadamassi a rappelé que le ministre du développement a disculpé le DG de la Cnss. Mais il revient selon lui à l’Assemblée de rechercher les documents, les informations qui contrarient le ministre de Souza. « Si demain, nous constatons que le Dg est impliqué, il sait ce qui l’attend. « l’Ige a fait un travail impeccable. C’est parce que le gouvernement a constaté que le résultat n’est pas suffisant qu’il a enlevé le DG de la Cnss. La loi qui encadre la caisse est caduque » a précisé l’honorable Okounlola. Mais son collègue Justin Sagui ne partage pas son analyse.

Au contraire le Dg Auguste Ali Yérima est victime des conditions de sa nomination. « C’est le fait que le gouvernement n’a pas consulté le conseil d’administration qui a créé la rupture de dialogue entre le DG et son conseil. On dit que le Dg s’est fixé son salaire alors qu’il perçoit le salaire de son prédécesseur. Le dossier est trop politisé. Ce qui me gène, c’est la teinte régionaliste » a regretté le premier vice président de l’Assemblée.
Les députés reprochent à l’Ige une analyse superficielle.
D’entrée de jeu, le député Eric Houndété a d’abord démonté l’argument du régionalisme introduit dans le débat par certains mouvanciers.

« L’évocation du régionalisme, c’est l’arme des faibles. Depuis 2006, c’est quand le gouvernement est en difficulté qu’on parle du régionalisme. » Pour ce qui concerne l’Inspecteur général de l’Etat Alidou Koussey, le député Houndété constate qu’il est persécuté car on met son rapport de côté et on dit qu’il y a un rapport du cabinet Mazart. C’est une manière de ridiculiser les hauts cadres du pays. Par ailleurs, il a déploré que « le gouvernement se transforme en avocat du Dg de la Cnss. Ce qu’il y a c’est que le gouvernement n’a pas respecté les textes lors de la nomination. Le directeur de la Cnss a bravé l’autorité du conseil d’administration en refusant le salaire fixé par le conseil. Et le gouvernement a accepté de faire ce jeu.

Le but du gouvernement c’est d’embrouiller tout le monde pour ‘’manger’’ les 300 milliards de la Cnss. On ne doit pas se satisfaire du peu. Je m’associe à la proposition de mes collègues pour revoir les textes qui régissent la caisse » a déclaré l’honorable Houndété.
La Cnss est gérée comme un panier de tomates de Dankpota
« La Cnss est gérée comme un panier de tomates de Dankpota … L’analyse de Alidou Koussey n’est pas allé en profondeur.

Pourquoi il n’a pas approfondi l’analyse de location des domaines à 500f le mètre carré pour voir si l’hypothèse de la prévarication se vérifierait ? Il fallait voir combien coûte la location dans la zone pour faire une bonne appréciation » a déclaré le député Jonas Gbènamèto. La caisse est une affaire très sérieuse qui demande des aptitudes et des expertises afin d’éviter que la sécurité sociale des Béninois qui ont travaillé dans le privé au Bénin comme à l’extérieur ne soit mise en péril. Parce que c’est de leurs cotisations qu’il s’agit. Il faut des gens avertis pour surveiller les marchés financiers pour anticiper sur les risques.

Très remonté par la situation de la Cnss, le député Jonas Gbènamèto demande à l’Ige Alidou Koussey de s’arrêter si la situation l’oblige pour sauver son honneur. « On dit qu’il y a un manque à gagner de 750 millions. Et on s’en réjouit. Vous avez tout eu M. Alidou Koussey, si vous voulez rentrer dans l’histoire alors arrêtez vous si la situation vous y oblige » a titillé le député Gbènamèto avant de céder la place à Rosine Soglo qui a demandé à ces collègues qui évoquent le régionalisme de ne pas réveiller le diable.

Tobi Ahlonsou

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