Depuis quelques temps il ne s’effectue plus l’exportation de certains produits au Nigéria via le sol béninois. La faute est à l’interprétation que la Directrice générale des impôts et domaine (Dgid) a faite au Chef de l’Etat des conditions de mise en œuvre de la détaxe issue de ces produits.
Le Bénin, en temps normal, doit vivre du grand voisin de l’Est, le Nigéria. Ce n’est plus complètement le cas aujourd’hui, à cause de l’arrêt de l’exportation de certains produits dans le pays de Goodluck Jonathan via le sol béninois. Le doute a été très tôt semé dans la tête du Chef de l’Etat, surtout en ce qui concerne la manière dont la détaxe issue de ces produits devrait être faite. En effet, depuis un certain temps, il a été interdit l’exportation au Nigéria de certains produits via le Bénin, entraînant de vrais manques à gagner, à la fois pour les opérateurs économiques et l’Etat béninois.
Pourtant, le problème de cette détaxe ne date pas d’aujourd’hui. Ce problème s’est posé sous la gouvernance du président Mathieu Kérékou. Abdoulaye Bio Tchané, ministre de l’économie et des finances d’alors, a su trouver la bonne formule pour le gérer, dans l’intérêt à la fois des opérateurs économiques et de l’Etat béninois. Il a procédé à la nationalisation de certains produits exportés au Nigéria via le Bénin.
En effet, il a été demandé aux opérateurs économiques évoluant dans ce secteur d’importer lesdits produits mais de les mettre en consommation au Nigéria tout en payant les taxes (la douane et la tva) à partir du Bénin. Et lorsqu’ils apportent la preuve que ces produits ont été versés sur le sol nigérian, la détaxe leur est appliquée. A cet effet, les textes du Code général des impôts sont très clairs. Aucun des articles de ce Code n’a prévu des accessoires et autres alibis d’ambassade avant l’application de la détaxe.
Ce sont les justificatifs douaniers qui attestent que les produits ont été convoyés ou non au Nigéria. Autrement, le remboursement ne dépendait plus des douanes mais des impôts. Malheureusement, le doute a été semé dans la tête du chef de l’Etat à ce sujet. Ce qui a créé la polémique entre Sébastien Ajavon, l’opérateur économique béninois qui excellait dans ce secteur, et Boni Yayi. Si cette zizanie n’avait pas été créée par la Dgid, Mme Mariam Babamoussa, aucun problème ne se poserait entre Yayi et Ajavon. Aujourd’hui, le mal est fait, au détriment des opérateurs économiques mais aussi et surtout de l’Etat béninois.