Le gouvernement de la République du Bénin a initié une vaste campagne de digitalisation des procédures d’accès aux services publics qui font le bonheur des contribuables depuis 2016. Sous le leadership du président de la République, Patrice Talon, le ministre d’Etat chargé de l’Economie, Romuald Wadagni, a fait des prouesses notamment en ce qui concerne l’accès aux services financiers publics via des plateformes digitales. Toutefois, le secteur du timbre fiscal semble échapper à ces réformes salutaires, pendant que les usagers de la Direction générale des impôts (DGI) continuent de subir des désagréments.
Nafiou OGOUCHOLA
La dématérialisation du service de vente de timbres fiscaux n’est pas encore une réalité au Bénin. Dans la perspective où elle le sera peut-être dans quelques années, puisqu’aucune source concordante ne nous confirme une certaine procédure lancée dans ce cadre, il devient un peu difficile, au vu des nombreuses performances réalisées par le gouvernement du Bénin, de comprendre les raisons qui justifient cet état de choses. Est-ce un manque d’intérêt de la Direction générale des impôts ou du ministère des Finances ? Certes, les autorités béninoises, en l’occurrence le ministre Wadagni, ont des raisons certainement justifiées pour ne pas avoir facilité l’accès aux timbres fiscaux aux contribuables béninois, mais ceux-ci ont du mal à comprendre pendant que d’autres ne savent pas trop quoi penser. Yvon G., producteur agricole nous a livré ses impressions. « Personnellement je ne sais quoi penser. Avec les avancées que nous avons connues dans la dématérialisation des services administratifs et publics au Bénin depuis le gouvernement Talon 1, je ne crois pas que cela soit un problème de manque de compétences. Peut-être que nos autorités en l’occurrence la DGI et le ministère des Finances ne veulent pas encore. Sinon, s’ils le veulent, cela sera fait. Et assez tôt même. Presque tous les services de la DGI et du ministère des Finances sont digitalisés, l’achat des timbres fiscaux ne doit plus nécessiter des déplacements et rangs à la DGI. Des fois, nous faisons plusieurs allers et retours pour acheter de timbres fiscaux sans oublier le fait qu’il faut souvent faire le tour de plusieurs agences avant de savoir exactement où acheter des timbres. Sincèrement, je ne vois pas en quoi le timbre fiscal électronique peut gêner quelqu’un. Cela doit être plus facile d’acheter le timbre fiscal que d’avoir un casier judiciaire. Mais c’est le contraire au Bénin. Il faut se déplacer et faire le rang pour acheter le timbre fiscal sans oublier qu’il y a des heures de fermeture et disposer d’un smartphone seulement pour avoir le casier judiciaire sans se déplacer. Je crois qu’on peut le faire. Peut-être que nos dirigeants n’y ont pas encore pensé. Mais cela nous soulagera s’ils le font », a-t-il expliqué. Pour Candice O, consultant, l’expérience a été toute autre. « J’avais besoin de timbres fiscaux pour déposer un dossier et j’ai eu le malheur d’attendre le dernier jour pour me présenter au guichet dans mon département (NDLR : Ouémé). Là on m’a dit que le stock à leur niveau était épuisé. J’ai parcouru plusieurs agences dans mon département mais je n’en ai pas trouvé. S’il y avait des timbres électroniques, j’aurais pu déposer ce dossier », a-t-il raconté.
Un instrument déjà au service des usagers un peu partout
L’utilisation du timbre fiscal unique se fait un peu partout dans le monde. Inscrit dans la dynamique de performances permanentes, le gouvernement du président Patrice Talon doit travailler à mettre cet instrument au service des contribuables. En même temps que ceux-ci pourront en user avec moins de désagréments, la marche vers la modernisation totale de l’administration béninoise n’en sera que plus renforcée. Le timbre fiscal électronique en ajoutera aux performances de la Direction générale des impôts et du ministère des Finances. Le DGI Nicolas Yènoussi et le ministre d’Etat chargé des Finances Romuald Wadagni pourront ainsi accrocher une énième réalisation concrète et durable sur leur tableau de performances pour la marche vers un Bénin moderne et prospère. « Pour nous entrepreneurs, l’exploitation que nous faisons du temps est très important. Donc tout ce qui nous permet de gagner en temps sans perdre de l’argent est la bienvenue. Parce quand nous allons acheter des timbres fiscaux à la DGI nous perdons du temps et de l’argent. Du temps pour se déplacer et faire le rang, sans oublier les petits soucis de monnaie, et de l’argent pour le déplacement ou le carburant. Quand vous faites environ 20 kilomètres, aller et retour, à voiture c’est quand même du carburant qu’il faut payer. Le timbre fiscal électronique viendra à coup sûr nous faciliter la tâche donc nous l’appelons de tous nos vœux », a confié Fatima T, responsable d’entreprise à Cotonou.
Quittance passeport, visite technique, permis de conduire… finies les tracasseries
La digitalisation du timbre fiscal au Bénin pourra soulager les peines des citoyens notamment ceux qui engagent des démarches dans le cadre de l’obtention du passeport (quittance passeport), lors des visites techniques, des mutations de noms pour les véhicules et autres, les permis de conduire, obtention de carte grise, etc. De même, il faut souligner que le timbre fiscal électronique permettra de préserver les honnêtes citoyens béninois qui sont souvent abusés par certains individus quand ils se chargent de faire des démarches en leurs noms.
Le timbre fiscal est aujourd’hui une nécessité au vu du visage moderne et efficace que le gouvernement du Bénin sous le leadership du président Talon donne au Bénin. La Direction générale des impôts et le ministère des Finances doivent faire diligence pour que cela soit une réalité. Toutefois, si une procédure est déjà lancée à cet effet, il convient de communiquer là-dessus afin que contribuables et citoyens ordinaires puissent en être informés.